(BFI) – À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, les recettes douanières camerounaises vont désormais être centralisées dans « Tresor Pay », une plateforme électronique de paiement conçue pour renforcer la transparence et limiter les fuites de trésorerie.
Institué par l’arrêté nᵒ 080/CAB/PM du 28 mai 2025, “Tresor Pay” marque une étape dans la digitalisation des opérations financières de la Direction générale des Douanes (DGD). Les droits, taxes, redevances ou frais divers seront versés en temps réel dans le Compte unique du Trésor (CUT) logé à la BEAC, mettant ainsi fin à la dépendance vis-à-vis des banques commerciales.
Jusqu’ici, la multiplicité des plateformes a compliqué la traçabilité et a ouvert la voie à des zones d’ombre. Grâce à “Tresor Pay”, chaque encaissement sera automatiquement enregistré, réduisant la manipulation d’espèces, une source fréquente de pertes pour l’État.
Un choix dans la tendance africaine
En se dotant de ce système, le Cameroun suit l’exemple de plusieurs pays d’Afrique de l’Est, australe et de l’Ouest, déjà engagés dans la modernisation numérique de leurs Trésors publics, selon le compte rendu de Cameroun Eco-Business. « Tresor Pay offre une réponse locale à des enjeux globaux de transparence et d’efficacité », estime le Dr Achille Nestor Bassahag, directeur de la Comptabilité publique, qui a accompagné le processus auprès des douaniers.
La réussite du projet repose sur un plan d’action rigoureux, qui est la répartition claire des responsabilités, le calendrier d’exécution et la formation des agents. Les équipes du Trésor et de la DGD travaillent déjà à l’intégration des systèmes informatiques afin d’assurer une mise en œuvre sans faille.
Plus qu’une innovation technique, “Tresor Pay” ambitionne de transformer la relation entre l’État, les opérateurs économiques et les contribuables. En rendant les paiements plus fluides et sécurisés, la Douane espère renforcer sa crédibilité dans la mobilisation des ressources et ouvrir la voie à une gouvernance financière plus transparente et fondée sur la confiance.
Omer Kamga