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Au Cameroun, les particuliers sont moins bien servis par les banques, concernant les crédits

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(BFI) – Au Cameroun, l’ensemble des dépôts bancaires provient pour 40% des particuliers, soit presque le double des dépôts des entreprises. Mais à l’inverse, les crédits sont accordés presque 4 fois plus aux entreprises qu’à la consommation des ménages.

L’état du marché bancaire camerounais au terme des 6 premiers mois de 2020, révèle qu’à la fin du mois de juin, le stock d’argent déposé dans les banques par les particuliers était de 2100,2 milliards de Francs CFA. Cela représentait 40,8% de l’ensemble des dépôts bancaires. Les entreprises ne possédaient dans les banques que 1226,44 milliards de FCFA soit 23,8% des dépôts bancaires. L’Etat dans toutes ses composantes (administration centrale, locale, organismes publics et entreprises publiques) venait en troisième position avec 941,8 milliards de FCFA de dépôts, soit 18% de l’encours global.

Alors que leur argent constitue une part importante de la ressource bancaire au Cameroun, les particuliers sont moins bien servis pour ce qui est de recevoir des crédits.

Le document consulté, révèle que, sur un total de 3682,3 milliards de FCFA de prêts bancaires à l’économie, l’encours des crédits bancaires qui ont été accordés aux particuliers était de 610,8 milliards de FCFA, soit 16,6% du total.

Les gros bénéficiaires des facilités bancaires sont les entreprises privées, avec un encours de prêts reçus de 2232,3 milliards de FCFA (60%). L’Etat et ses composantes vient en deuxième position avec 18,5% des encours de prêts.

Société Générale, Afriland First Bank et Société Camerounaise de Banques, sont dans l’ordre les institutions financières qui ont les plus importants encours de crédits accordés aux particuliers. Ce trio est suivi par la BICEC (groupe BCP) et CCA Bank, l’une des dernières nées du secteur bancaire local.

20% de créances en souffrance chez les entreprises privées, contre seulement 12,7% pour les particuliers

Dans le milieu bancaire, il est souvent dit pour justifier la difficulté à prêter aux particuliers, qu’il est difficile d’avoir sur ces derniers des informations qui pourraient aider à prendre avec efficacité, la décision de crédit. Mais de l’avis de certains observateurs cet argument n’est pas à l’abris de critique. Déjà la masse importante de dépôts des particuliers dément la position selon laquelle on a peu d’informations sur les particuliers. Aussi, il existe une centrale des risques accessible par toutes les banques, et qui permet d’identifier rapidement si un client est insolvable.

L’autre argument évoqué, est que les dépôts de la clientèle « particuliers » sont constitués de salaires et autres revenus réguliers, mais qui ne restent pas longtemps en compte. Le document de la BEAC révèle, que ce sont 80% des dépôts bancaires qui sont dans une situation de court terme au Cameroun, et cela ne peut être le seul fait des individus.

La troisième raison donnée est le niveau de risque que représente les particuliers. Cela se traduit souvent par l’exigence de garanties, elles même difficiles à regrouper, comme le titre foncier. Or l’analyse des créances en souffrances montre bien que cette catégorie des clients de banques, n’est pas celle qui pose le plus de problèmes. A la fin juin 2020, le total des créances en souffrance qui leur est attribué, était de 77,56 milliards de FCFA, et représentait 12,6% du total des crédits qu’on leur a accordés. Chez les entreprises privées, les créances douteuses s’élevaient à 439,6 milliards de FCFA, soit près de 6 fois celles des particuliers.  Ce qui représentait 20% des prêts accordés à ces structures.

Le financement de la consommation reste un défi au Cameroun et cela a un impact sur le produit intérieur brut. Pour beaucoup de personnes qui pourtant ont un revenu stable sur de longues périodes, il faut encore mobiliser la totalité de la ressource pour accéder à un bien ou un service.

Cela constitue un frein au potentiel de production de l’économie. Aussi, la perception générale selon laquelle la banque ne se tient pas aux côtés des individus, est un facteur de découragement pour l’ouverture des comptes bancaires par certains et encourage les solutions traditionnelles ou alternatives comme la tontine.

Rédaction
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