(BFI) – La proportion du budget public allouée à la santé est partie de 5,9% en 2019 à 3,3% en 2023. La Coalition des Osc pour le Financement de la Santé et la Csu (Cofis-Csu), constituée de 300 Osc engagées dans le plaidoyer et la mobilisation de ressources domestiques pour la santé, interpellent les Parlementaires et maires.
« Les coûts de santé sont directs. Cela veut dire que les populations qui sont déjà dans des situations de pauvreté doivent encore payer pour leurs soins. Ce qui est très difficile. Il y a une très grande couche de nos populations qui ne peuvent pas avoir de moyens pour payer pour leurs soins dans nos formations sanitaires » , confesse Denis Awoh Ndang, maire de la Commune de Fundong dans le département de Boyo, région du Nord-Ouest à l’occasion du diner plaidoyer en direction des parlementaires, du gouvernement ; des collectivités territoriales décentralisées et organisations de la société civile en faveur du Financement de la Santé et la couverture santé universelle (Cofis-Csu). Porté par la Coalition des Osc pour le Financement de la Santé et la Csu (Cofis-Csu), constituée de 300 Osc engagées dans le plaidoyer et la mobilisation de ressources domestiques pour la santé.
« Il y a beaucoup d’éléments qui freinent l’épanouissement des camerounais : la santé. Si on n’a pas de santé, on ne pas aller à l’école, au travail…On ne peut rien faire sans la santé. La Csu vient donc pallier à ces problèmes. Sauf qu’en regardant dans les faits, notamment le financement de la santé, on constate que les ménages au Cameroun dépensent encore plus de 72% de tous les investissements en santé. Cela veut dire que ce sont les ménages, c’est-à-dire vous et moi qui dépensons de nos poches dans la santé. Ce pourcentage est de 2023 contre 70% en 2019. Donc le gouvernement investit moins que la population », déplore Joseph Wato, président du Cofis-Csu.
Outre cet élément, dans une déclaration rendue publique le 23 janvier 2025, cette coalition attire l’attention des « Vénérables et Honorables Parlementaires et Maires » sur les faits selon lesquels : les paiements de poche pour les soins de santé font basculer des centaines de millions de personnes dans la pauvreté.
Par ailleurs soulignent-ils, l’abaissement de la proportion du budget public allouée à la santé qui est partie de 5,9% en 2019 à 3,3% en 2023 ; alors que 82,4% des cas de maladies pris en charge au niveau tertiaire (local) ne reçoit que 28% du budget hors salaire, et que le niveau tertiaire qui ne prend en charge que 2,3% des cas de maladie reçoit 52% du budget hors salaire.
Incidences
« Le coût des services de santé est la principale raison pour laquelle les gens renoncent aux soins essentiels et s’abstiennent d’acheter les médicaments dont ils ont besoin », observent les membres de la coalition.
Pour ces derniers, lorsque les gouvernements réduisent ou éliminent les paiements directs pour les services et produits de santé et suppriment les obstacles financiers à l’accès à un ensemble de services de santé essentiels, l’éducation s’améliore car les enfants en bonne santé apprennent mieux, l’égalité des femmes et des filles progresse, l’absentéisme des travailleurs diminue et la pauvreté liée à la santé recule.
« En outre, lorsque les populations sont en bonne santé, les économies prospèrent et la productivité augmente. Chaque année d’espérance de vie gagnée par les populations augmente le PIB d’environ 4 % », font-ils savoir.
C’est pour ces raisons que la Coalition exhorte les Parlementaires et Maires à : Adopter la loi sur la Csu et ainsi améliorer les Ssp et en faire un pilier de la Csu ; Prioriser la santé dans le budget national en allouant un minimum de 10% du budget national à la santé conformément à la déclaration d’Abuja (15%) sur le financement de la santé, dans le but de garantir l’élimination des obstacles qui entravent la prestation de soins de santé primaires ; Faire avancer les politiques, renforcer la réglementation et financer des infrastructures afin de garantir un système de santé solide et capable d’offrir des soins et services de santé de qualité et équitable aux populations ; Donner la priorité aux besoins de protection financière des personnes en situation de vulnérabilité et marginalisées en minimisant ou supprimant les frais pour ces personnes à faible revenu ou souffrant de maladies chroniques ; Appuyer la gouvernance sanitaire afin d’assurer la prestation en temps opportun de services de santé essentiels aussi bien dans les périodes calme que dans les périodes de crise en cohérence avec le Règlement sanitaire international 2005.