(BFI) – Malgré ses engagements infimes sur le long terme, Afriland First Bank (AFB) vient de franchir la barre de 1000 milliards de Fcfa d’encours de crédit au 31 janvier 2023 et consolide ainsi sa position de leader en matière de financement de l’économie au Cameroun, selon les données du marché bancaire consultées par Investir au Cameroun.
Ce volume de prêts est en progression de 12% par rapport à la même période en 2022 faisant de cette institution financière contrôlée par le milliardaire camerounais Paul Kammogne Fokam, la première et la seule à avoir franchi la barre symbolique de 1000 milliards d’encours. Avec plus d’une cinquantaine d’agences dans le pays, la banque contrôle désormais 21,7% du marché du crédit dans le pays.
Elle est talonnée par la filiale locale du français Société Générale (721 milliards de FCFA) suivie de SCB (476,7 milliards), Bicec (460 milliards) et CBC (381 milliards). Ce quinté de tête concentre plus de 64,5% de parts sur le marché du crédit à la période sous revue.
Une analyse de la configuration de son portefeuille montre que la progression enregistrée par Afriland est le fait des prêts à court et moyen terme qui représentent 80,6% de son encours. La banque octroie beaucoup de crédits à la consommation, à l’équipement ou encore des crédits de trésorerie pour les entreprises. Les prêts à long terme, qui servent à financer les gros investissements, ne représentent que 12,138 milliards de FCFA quoiqu’en hausse de 41% en glissement annuel. Sur les crédits de longue maturité, Afriland est très largement devancée par CBC (47,8 milliards) et Standard Chartered Bank (31,693 milliards).
Par type de clients, les données du marché montrent que AFB est particulièrement offensive auprès des entreprises privées et des particuliers. L’exposition de la banque sur cette catégorie d’emprunteurs représente plus de trois quarts de son portefeuille de prêts. Par rapport à l’année d’avant, Afriland a rehaussé de 13% à 632,2 milliards et de 34,3% à 254,5 milliards son encours de crédits respectivement aux entreprises du secteur privé et aux particuliers (personnes physiques).
Toutefois, en portant sa capacité à financer l’économie au-delà du millier de milliards de FCFA, Afriland First Bank s’est bien entendu exposé au risque de non remboursement. Son portefeuille de créances en souffrance, qui représente les créances dont le recouvrement n’a pas pu être effectué par rapport aux échéances, est ressorti à 133,8 milliards de FCFA contre 121,9 milliards 12 mois plus tôt. Pour la couverture de ces créances, l’établissement a dû puiser dans ses fonds propres pour constituer des provisions de 99,8 milliards de FCFA.