(BFI) – Pour Eneo, confronté à des tensions de trésorerie, ce ne sera pas une sinécure, mais l’énergéticien doit mobiliser 521 milliards FCFA pour ses investissements sur la prochaine décennie, au Cameroun.
Au cours de la période 2020-2031, Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun, annonce des besoins d’investissements d’un montant de 795 millions d’euros, soit 521 milliards FCFA, apprend Investir au Cameroun dans les documents officiels de l’entreprise.
Mais, à en croire cette société contrôlée par le fonds d’investissement britannique Actis, la mobilisation de cette enveloppe est loin d’être acquise. « Seul l’assainissement durable des finances du secteur de l’énergie permettra le retour de la confiance des investisseurs et la levée des fonds nécessaires à ces investissements », indique Eneo dans son bulletin d’information du mois d’août 2020.
En effet, depuis plusieurs années, Eneo fait face à des tensions de trésorerie récurrentes, consécutives au non-paiement des factures par certains grands consommateurs, notamment l’Etat et ses démembrements. De bonnes sources, ces impayés étaient estimés à plus de 100 milliards FCFA il y a encore quelques mois.
Mais, courant juin 2020, en plus d’être devenu bon payeur sur les cinq premiers mois de l’année, apprend-on, l’Etat du Cameroun a effectué une première avance de 45 milliards FCFA sur ses impayés. Ce qui permet à Eneo d’envisager l’avenir immédiat avec beaucoup plus de sérénité. Une deuxième tranche d’un montant pouvant atteindre 32 milliards FCFA est d’ailleurs sur le point d’être régularisée.
De ce point de vue, l’entreprise se prépare d’ailleurs à lever une enveloppe de 100 milliards FCFA sur le marché bancaire local, pour rembourser le « solde d’un prêt à moyen terme » et financer des investissements de l’entreprise au cours des années 2020 et 2021.
En 2020, l’enveloppe consacrée aux investissements par Eneo était de 67 milliards FCFA. Elle a été ramenée à 45,7 milliards FCFA, en raison des effets de la pandémie du coronavirus. Un montant inférieur de 6,4 milliards à celui qu’il faudra en moyenne consacrer à l’investissement annuellement sur les 10 prochaines années pour combler les besoins.
Rémy Ngassana