(BFI) – L’opérateur de téléphonie mobile sud-africain MTN Group, a fait savoir qu’il envisage de vendre à moyen terme, toutes ses participations au Moyen Orient. Dans un communiqué publié, jeudi 6 août, MTN Group a souligné qu’il va d’abord procéder à une vente de ses actions de 75% dans MTN Syria pour se concentrer en Afrique.
Les pourparlers sont bien avancés, révélation faite jeudi 06 août dernier par le PDG du groupe, Robert Shuter, qui vise une nouvelle stratégie panafricaine, un recentrage sur l’Afrique, MTN étant présent sur 14 marchés distincts « MTN est en pourparlers avancés pour vendre la participation dans MTN Syria à TeleInvest, qui est l’actionnaire minoritaire de MTN Syria avec une participation de 25% ». Présentant les résultats annuels du groupe en marge d’un point de presse, le responsable a également déclaré : « dans le cadre de l’examen de notre portefeuille, nous pensons que le groupe est le mieux servi pour se concentrer sur sa stratégie panafricaine et pour simplifier son portefeuille en quittant la région du Moyen-Orient de manière ordonnée ».
Les actifs du Moyen-Orient, qui comprennent également des activités en Afghanistan et au Yémen, ont contribué pour moins de 4% au bénéfice du groupe avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements au premier semestre clos le 30 juin. Le groupe détient également une participation minoritaire de 49% dans Irancell.
Les raisons du retrait
Les pertes dues à la chute des monnaies régionales, la volatilité géopolitique du Moyen-Orient et les problèmes liés aux sanctions occidentales font partie des raisons de la décision du groupe.
Bien que Robert Shuter n’ait pas mentionné spécifiquement l’Iran, l’entrée de MTN dans la région a été entachée par des allégations, qu’elle a nié, selon lesquelles elle aurait obtenu une licence d’exploitation de 15 ans en Iran grâce à des pots-de-vin, et aurait également aidé des groupes militants en Afghanistan.
Ces dernier mois, MTN avait réalisé plusieurs ajustements dans son agenda d’investissements, en raison de la pandémie de coronavirus. Un fond de 2,1 millions de dollars avait été lancé en interne. Il visait à venir en aide au personnel en difficulté.
Et en droite ligne de cette stratégie post-covid, MTN surveille de près son entrée sur le marché éthiopien où il devrait demander l’obtention d’une licence. Avec 105 millions d’habitants, l’Ethiopie se prépare à ouvrir aux capitaux étrangers son secteur des télécommunications, jusqu’ici étroitement contrôlé par l’Etat.
Depuis le mois de mars dernier, MTN est dans une vaste opération de cession, entrant dans le cadre de son programme de désinvestissement. Ainsi, la société entend céder des participations chiffrées à 15 milliards de rands, soit environ 1 milliard de dollars, d’une durée de 36 mois. Cette initiative vise essentiellement à réduire la participation des actifs les moins rentables dans certaines zones afin de se concentrer sur les marchés à forte croissance.
Placide Onguéné