(BFI) – En deux ans, la place boursière du Cameroun a connu un frémissement qui devrait impulser la donne dans les autres pays de la sous-région.
En chiffres, les données sur le marché financier camerounais sont porteuses d’espoir. Dans un document récemment rendu public par la Commission des marchés financiers, il est indiqué qu’en 2018, les émissions obligataires, les placements, les appels publics à l’épargne ont été particulièrement sollicités avec une mobilisation de 256 milliards de Fcfa levés sur le marché des capitaux, hors émissions du trésor, via le marché monétaire de la Banque des Etats d’Afrique centrale.
Plusieurs autres facteurs montrent la performance de la place boursière camerounaise. En droite ligne avec son plan stratégique 2017-2020, la CMF a travaillé à faire du marché un outil moderne de financement de l’économie, améliorer l’ancrage institutionnel du marché tout en le sécurisant, accroître l’activité du marché en termes de volume d’émissions (plus de 25 fois supérieur à celui de l’année précédente). Alors que la CMF s’apprête à la cessation de ses activités avec l’entrée très prochaine d’une commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (nouvelle version), le vœu de cette institution est que « le nouvel élan imprimé au marché financier du Cameroun depuis 2016 profite au nouveau régulateur régional. Cette dynamisation devrait ainsi s’étendre à l’ensemble des Etats des marchés de la CEMAC », peut-on lire sur le document de la CMF.
A ce sujet, au cours du dernier comité de pilotage du programme des réformes économiques et financières de la CEMAC à Yaoundé, le secrétaire permanent indiquait que de la vague la fusion physique allait être bouclée au mois de décembre mais la fusion ne suffisant pas, les institutions de la nouvelle bourse devraient au préalable être mises aux standards et aux normes internationaux. Et c’est ce qui sera fait d’ici avril 2019. Dans le document de la CMF, on peut lire que la date limite d’intégration totale des deux marchés financiers est fixée au 30 juin 2019.
La régulation du marché financier aura connu une nouvelle dynamique avec notamment la réglementation sur les organismes de placement collectif en valeurs mobilières et la constitution d’une société par appel public à l’épargne privée. Justifiant l’attrait du marché financier local, Jean Claude Ngbwa, président de la Cmf indiquait que « toutes les opérations lancées sur notre marché contribuent à l’information et à la sensibilisation du public sur ce mode de financement de l’économie. Elles constituent également des indicateurs de valorisation financière de certains secteurs économiques de notre pays ». La Cmf a aussi gagné en visibilité. La mise en service du site web de l’institution y a contribué.
André Noir