(BFI) – Même si dans l’entreprise on tient à protéger la compétence exclusive de l’assemblée générale, seule habilitée à décider en dernier ressort, tout semble désormais prêt pour faire ce saut.
Financial House S.A, établissement de microfinance de 2e catégorie semble prêt à franchir le pas de la bourse. La question est à l’ordre du jour de l’assemblée générale mixte prévue ce 11 juin 2020 à Yaoundé. Selon la convocation publiée par le président du conseil d’administration, Pierre Chendjou, les actionnaires vont examiner entre autres points « l’opportunité d’introduction à la bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale. » Selon des sources proches du dossier, « il s’agira d’une présentation qui va permettre aux actionnaires d’avoir une compréhension approfondie et à jour des opportunités dans cette perspective, notamment en matière de placements. »
Quant à la capacité de cet établissement de microfinance à souscrire à toutes les exigences d’une entrée en bourse, notamment en matière de transparence, le service de la communication se veut sans équivoque : « Financial house est une entreprise qui se démarque par son sérieux et sa transparence. Pour illustration, nos états financiers sont disponibles via de multiples canaux (site web, rapports publiables annuels, etc.). Le respect du principe de transparence ne sera donc pas un frein à une éventuelle entrée en bourse de l’entreprise. » En effet, une source indépendante précise que grâce à l’accompagnement de la Commission bancaire d’Afrique Centrale (Cobac), le gendarme du secteur bancaire dans la sous-région, cet EMF a fait de gros progrès en matière de transparence et la production des informations financières.
Dans cette perspective, Financial House se positionne en pionner dans le secteur financier en Afrique centrale. Malgré les avantages reconnus aux marchés financiers en termes d’accès au financement, les pays d’Afrique centrale financent encore leur économie à 80% par les banques et à peine 0,5% par les marchés financiers.
Nécessité ou prestige ?
On peut donc dire que les avantages d’un marché financier unifié en Afrique centrale commencent à produire leurs effets. Le cadre réglementaire exhaustif, des procédures d’émission claires et transparentes semblent désormais suffisantes et propices aux entrées à la cote. Ce qui permet désormais à tout émetteur de lever les fonds sur le marché des capitaux.
En effet, les économistes avancent souvent trois raisons justifiant la volonté d’entrer en Bourse. Soit l’entreprise souhaite réaliser de nouveaux investissements sans faire appel à ses actionnaires actuels ou à ses banquiers. Soit elle désire ouvrir son capital afin d’y faire entrer de nouveaux investisseurs. Soit, elle souhaite renforcer sa crédibilité vis-à-vis des nombreux intermédiaires avec lesquels elle assure le développement de son activité à l’instar des fournisseurs, des clients ou des banques.
Lors de leur conférence du 31 octobre 2017 à Ndjamena, les chefs d’Etat de la Cemac se sont engagés à « l’adoption de cadres législatifs rendant obligatoire la cotation ou l’ouverture en bourse du capital d’entreprises ayant pour profession habituelle la gestion ou la conservation de l’épargne publique (banques, compagnies d’assurances, etc.) » Certains analystes y ajoutent les intermédiaires boursiers ou encore les établissements de microfinance…
Par ailleurs, une étude du cabinet Roland-Berger réalisée en 2015 révèle que le marché de la Cemac avait une profondeur estimée de 250 milliards de FCFA en 2015 et pourrait atteindre 2 150 à 2 450 milliards de FCFA en 2025. On voit donc le potentiel.
Augmentation du capital
D’une manière générale, l’assemblée générale mixte de ce 11 juin 2020 se déroulera en deux phases. Dans un premier temps, l’assemblée générale ordinaire va s’appesantir sur les comptes de l’exercice 2019. Entre autres, le rapport de gestion du conseil d’administration sur l’exercice 2019, le rapport général et spécial du commissaire aux comptes sur les comptes de l’exercice 2019, l’examen et approbation des comptes de l’exercice 2019, l’affectation des résultats, le quitus au conseil d’administration et au commissaire aux comptes, les conventions règlementées, la rémunération des dirigeants sociaux, l’autorisation de vente des immeubles adjugés à Financial House S.A. Puis suivra une assemblée générale extraordinaire qui va tabler sur l’augmentation du capital et la modification des articles y afférents ainsi que la mise à jour des statuts.