(BFI) – Figure de proue du plan « Finance pour elles » du Groupe Cofina, Kady Traoré, directrice générale de Momoye finance se livre.
Avec Mimoye Finance, que vous dirigez, vous souhaitez développer « la finance pour elle ». De quoi s’agit-il ?
Mimoye Finance est la filiale du Groupe Cofina dédiée au financement féminin. Chez Mimoye, nous voulons contribuer à l‘autonomisation de la femme et aboutir à un monde juste et équilibré. Notre portefeuille est donc majoritairement féminin : il appartient à hauteur de 70% à des femmes et nous nous mettons comme objectif d’atteindre les 90%. L’approche Mimoye est globale : il ne s’agit pas seulement d’octroyer un financement mais d’accompagner ces femmes dans la réalisation de leur projet avec un suivi constant. En cas de refus, nous expliquons pourquoi et ensemble, nous faisons le maximum pour les emmener vers le financement. Pour cela, nous avons mis en place des formations en gestion d’entreprise, comptabilité et marketing mais également en termes de développement personnel. Enfin, nous mettrons bientôt à disposition de ces dames « Fin’market » : une plateforme de commerce. C’est un accompagnement complet et intégré que nous proposons pour un épanouissement complet de la femme.
Vous avez su mener de front votre vie personnelle et professionnelle. Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?
On peut dire que j’ai deux carrières en même temps c’est vrai : celle de maman et ma vie professionnelle. Nous évoluons dans une société où la femme est reléguée à la maison en bonne mère ou en bonne épouse et nous, femmes, sommes invitées à choisir entre notre vie de famille ou notre réussite professionnelle. J’ai rencontré des difficultés du fait de mon genre mais cela ne m’a pas arrêté au contraire, j’ai appris à savoir me détacher des choses. Aujourd’hui, je suis une mère épanouie de quatre enfants et depuis octobre dernier j’ai pris la direction de Mimoye qui joue sa partition dans cette lutte pour l’égalité femmes – hommes. Je suis également membre d’une coopérative où nous encadrons 200 femmes et leur apprenons la transformation du cacao. Un espace de jeu a même été prévu pour divertir les enfants durant l’apprentissage des mamans. C’est un moyen de leur permettre d’exercer une activité lucrative et d’apprendre à se réaliser.
Quels conseils donneriez-vous aux plus jeunes ? Quelles sont pour vous les trois qualités essentielles que doit posséder une leader au féminin ?
J’aimerais leur dire qu’avant tout il faut se préparer à affronter diverses situations. Se tenir prêtes psychologiquement et être convaincues qu’en travaillant, on peut s’en sortir. Le plus important est de rester fidèle à soi-même et juste. Elles doivent croire en elles-mêmes et avoir une détermination sans faille. Pour moi, la femme doit être persévérante, courageuse et subtile ; toutes les bagarres ne se font pas en criant. Le but est d’y arriver, il faut rester calme et dominer la situation de l’intérieur. Ce sont ces armes que nous devons donner aux plus jeunes.