(BFI) – Orange a tranché. Pour l’opérateur télécoms, la 5G se fera avec les équipementiers Ericsson et Nokia. Pas de Huawei donc. Orange évite ainsi de devoir se tourner vers un plan B en cas de bannissement de l’équipementier chinois.
L’opérateur historique a annoncé ce vendredi avoir choisi Nokia et Ericsson pour déployer son réseau 5G en France métropolitaine. « Nous sommes ravis de poursuivre nos partenariats avec Nokia et Ericsson, deux partenaires clés à long terme, afin de développer un réseau 5G puissant et innovant », a fait savoir Fabienne Dulac, la patronne d’Orange France, qui acte ainsi la poursuite du partenariat entre l’opérateur et ses fournisseurs.
« Nokia et Ericsson, partenaires industriels de longue date du groupe Orange, fourniront un ensemble de produits et services permettant le déploiement du réseau 5G sur l’ensemble du territoire. L’accord inclut les antennes ainsi que des services professionnels associés », relève ainsi l’opérateur qui précise que le partenariat avec Nokia se concentrera « sur les régions Ouest et Sud-Est, zones sur lesquelles la société Nokia est déjà fournisseur de 2G/3G/4G sur le réseau mobile (RAN) ». De son côté, le partenariat avec Ericsson « se concentrera sur les régions Ile-de-France, Nord-Est et Sud-Ouest, zones sur lesquelles la société Ericsson est déjà fournisseur de 2G/3G/4G sur le réseau mobile (RAN) ».
Orange évite Huawei
Ce choix a été pris après différents tests menés par Orange suite à son appel d’offres lancé début 2019. Cependant, la sélection de deux équipementiers européens pour déployer la 5G est aussi le choix de la sécurité. L’équipementier chinois Huawei est sous le feu des projecteurs depuis plus d’un an, certains craignant que le gouvernement chinois puisse espionner les réseaux via ses équipements.
Les Etats-Unis ont décidé de bannir complètement Huawei des réseaux 5G nationaux et font pression depuis des mois pour que leurs partenaires en fassent de même. Le gouvernement britannique, quant à lui, a opté pour une décision plus mitigée, imposant un certain nombre de limitations : les cœurs de réseau de la firme chinois devraient notamment être interdits sur le sol britannique.
Alors que les fréquences 5G doivent être attribuées par l’Arcep au début du printemps 2020, la France n’a pas encore rendu de décision sur le cas Huawei. L’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (Anssi) doit rendre sa décision en février. Une interdiction de Huawei impacterait fortement Bouygues Telecom et SFR, qui devraient alors reconstruire en partie leurs réseaux 3G et 4G.
Félix Victor Dévaloix