(BFI) – Le parlement camerounais étudie actuellement un projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier l’accord bilatéral de transport aérien entre le Cameroun et le Qatar, signé le 16 janvier 2025 à Doha. Objectif : permettre à Qatar Airways de desservir le Cameroun et capter les retombées économiques associées.
Selon l’exposé des motifs, la ratification doit « densifier le réseau de transport aérien en améliorant la connectivité vers le Moyen-Orient et l’Asie, réduire les coûts de transport pour les voyageurs grâce à une concurrence accrue, augmenter le nombre de compagnies étrangères desservant le Cameroun, notamment avec l’arrivée de Qatar Airways, et stimuler les recettes fiscales et parafiscales au profit de l’État ». La Cameroon Civil Aviation Authority et les Aéroports du Cameroun sont également appelés à bénéficier des retombées de cet accord.
L’exécutif estime que l’entrée en vigueur de ce texte renforcera l’attractivité des aéroports de Douala et de Yaoundé « qui bénéficieront d’un afflux accru de passagers et de fret ». La desserte projetée par Qatar Airways devrait aussi « promouvoir la destination auprès des touristes et des investisseurs venus du Moyen-Orient, d’Asie, d’Amérique et d’Europe », soutenant ainsi le tourisme et les investissements directs étrangers.
Compagnie de rang mondial par la taille de sa flotte, l’étendue de son réseau (plus de 170 destinations), la qualité de service et la puissance de son hub, Qatar Airways offrirait au Cameroun un accès élargi aux marchés internationaux.
En misant sur une compagnie globale, le Cameroun cherche à abaisser le coût d’accès au pays, capter davantage de flux passagers et cargo, et élargir l’assiette fiscale du secteur aérien. Le succès de la démarche dépendra toutefois de la capacité à aligner les redevances, les services aéroportuaires et la connectivité intérieure pour transformer l’effet d’annonce en gains durables.
Repositionnement des acteurs
Pendant que le parlement étudie le projet de loi susmentionné, l’autorité aéronautique du Cameroun a récemment à un ajustement du paysage des transporteurs présents au Cameroun. Le 8 octobre 2025, à l’issue d’une séance technique présidé par le chef de division du transport aérien, l’autorité civile a validé les programmes de 16 compagnies. Deux nouveaux africains rejoignent les lignes camerounaises. NG Eagle basé au Nigéria et Royal Airways du Tchad. Ces validations s’accompagnent d’un repositionnement des acteurs déjà présents. Kenya Airways a obtenu une montée en cadence veres 6 fréquences par semaine, désormais opéré via Abidjan, un choix qui renforce la connexion de Yaoundé et Douala au hub Est-africain. Asky Airlines, opérant depuis Lomé, augmente sa présence à 7 rotations hebdomadaires, consolidant sa stratégie sous régionale. Air Algérie sécurise 4 vols par semaine avec, surtout l’autorisation d’étendre sa ligne vers N’Djamena selon le régime de la cinquième liberté, une opportunité commercial rare pour un acteur maghrébin en Afrique centrale. Rwandair va désormais déployer un Airbus A330 à la place de son Boeing 787-9. Royal Air Maroc va modifier ses horaires et introduire un Boeing 787-800.
Christian Trésor Adong




