(BFI) – Les infrastructures routières sont essentielles au développement économique du Cameroun. L’inauguration de la route Mbama-Messamena, le 6 octobre 2025, en est une illustration marquante. Cette voie de près de 40 km, construite entre 2018 et 2025, améliore la connectivité entre Abong-Mbang et Messamena. Elle facilite ainsi les déplacements de personnes et de biens, rendant l’accès aux soins de santé et aux marchés nettement plus aisé. Cette avancée est cruciale pour le bien-être des populations locales.
Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a affirmé que le réseau routier du pays connaît une amélioration significative. Le Cameroun comptait 10 225,58 km de routes bitumées au 31 décembre 2023, en hausse par rapport à 9 144,5 km en 2021. Cela résulte d’une volonté politique affirmée de dynamiser les infrastructures routières, dans le cadre de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30). L’objectif fixé est ambitieux : atteindre 16 000 km de routes bitumées d’ici 2030, signe d’une vision durable pour l’avenir économique du pays.
Les routes, au-delà d’être de simples voies de circulation, sont de véritables vecteurs de croissance. Elles permettent aux agriculteurs de transporter efficacement leurs produits vers les marchés urbains, augmentant leurs revenus. Le corridor Batchenga-Ngaoundéré, avec ses tronçons tels que Batchenga-Ntui et Yoko-Léna, a désenclavé des zones rurales, stimulant ainsi l’agriculture locale.
Impact économique des projets routiers
Le projet de construction de la route Léna-Tibati-Ngatt, achevé le 29 septembre 2025, illustre avec brio l’impact des infrastructures routières sur l’économie. Prévu initialement sur 135 km, ce projet a été porté à 167,27 km grâce à des économies de coûts, pour un budget total de 81,4 milliards FCFA. Ce corridor facilite le transport des produits vivriers vers les centres urbains, désenclavant des zones d’habitation et dynamisant l’économie locale.
Les retombées économiques de telles infrastructures sont multiples. Elles créent des emplois pendant la construction et favorisent le développement d’activités autour des axes routiers. Les petites et moyennes entreprises (PME) prospèrent grâce à une meilleure accessibilité, contribuant à créer un environnement économique dynamique. Chaque kilomètre de route construit peut générer jusqu’à 2,5 millions FCFA de revenus supplémentaires pour les communautés locales.
Il est crucial de noter que ces infrastructures renforcent la compétitivité des entreprises. En réduisant les coûts de transport et en accélérant les livraisons, les entreprises s’adaptent mieux aux besoins du marché. Cela est d’autant plus pertinent dans un pays comme le Cameroun, où les défis logistiques entravent souvent la croissance économique.
Défis et perspectives d’avenir
Malgré ces avancées, le Cameroun doit relever de nombreux défis pour maximiser l’impact des infrastructures routières. La qualité des routes, leur entretien et la gestion des projets sont cruciaux. Des retards, comme observés lors de la construction de la route Léna-Tibati-Ngatt, peuvent miner la confiance des investisseurs et ralentir le développement économique.
En outre, il est impératif d’intégrer des considérations environnementales dans la planification des infrastructures. Les projets routiers peuvent affecter les écosystèmes locaux, et il faut trouver un équilibre entre développement économique et préservation de l’environnement. Les autorités doivent adopter des pratiques durables pour s’assurer que ces infrastructures contribuent à un développement inclusif et respectueux de la nature.
À l’avenir, le Cameroun doit continuer à investir dans ses infrastructures routières tout en garantissant la transparence et l’efficacité des projets. La collaboration entre le gouvernement, le secteur privé et les communautés locales sera primordiale pour que les bénéfices des routes soient partagés équitablement. La question demeure : comment le Cameroun peut-il tirer le meilleur parti de ses infrastructures routières afin de favoriser un développement économique durable et inclusif ?
Omer Kamga