(BFI) – La huitième session du Comité technique spécialisé sur les finances, les affaires monétaires, la planification économique et l’intégration de l’Union Africaine (UA) est prévue du 29 septembre au 3 octobre 2025 en Afrique du sud.
Cette rencontre des ministres africains responsables de la santé, de la nutrition, de la population et de la lutte contre les drogues qui vont se pencher sur les moyens de « Combler le fossé du financement de la santé en Afrique dans un contexte géoéconomique changeant : Défis et solutions potentielles ».
Les systèmes de santé africains sont en effet soumis à des défis importants et nombreux dont entre autres une pression fiscale croissante dans un contexte de crises multiples, la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, les niveaux d’endettement élevés, les budgets nationaux mis à rude épreuve et la diminution du financement de la santé. Entre 2021 et 2025 par exemple, l’aide publique au développement (APD) destinée au secteur de la santé en Afrique a chuté d’environ 70 %, exacerbant les vulnérabilités.
En conséquence et de manière générale, le financement de la santé est insuffisant malgré les engagements pris au plus haut niveau. Près de 20 ans après l’engagement pris dans la Déclaration d’Abuja de consacrer au moins 15 % des budgets publics à la santé, les gouvernements africains n’ont alloué en 2021 qu’environ 7,4 % en moyenne, soit à peu près la moitié de l’objectif. En fait, 95 % des Africains vivent dans des pays qui n’atteignent pas l’objectif de 15 % fixé par la déclaration d’Abuja.
Dans ce contexte, la huitième réunion du CTS sur les finances, les affaires monétaires, la planification économique et l’intégration de l’UA a pour objectifs d’apporter une réponse continentale coordonnée et stratégique aux défis du financement de la santé en Afrique, grâce à l’alignement entre les décideurs dans le secteur de la santé et des finances et à l’identification de mécanismes de financement évolutifs et résilients pour relever ces défis. Elle permettra de favoriser une compréhension commune du paysage du financement de la santé en Afrique à la lumière de l’évolution de la dynamique économique mondiale et régionale, d’approfondir la collaboration entre les décideurs dans le secteur de la santé et de finances dans les États membres de l’UA, d’identifier des mécanismes de financement évolutifs et adaptés au contexte pour des systèmes de santé résilients, équitables et universels, de consolider et articuler une position africaine commune sur le financement de la santé en préparation des prochains forums mondiaux d’élaboration des politiques, notamment la COP30 et la présidence sud-africaine au sein du G20, etc…
Il ne fait aucun doute que des résultats durables dans le domaine de la santé ne peuvent être obtenus sans l’engagement des responsables de la gestion des budgets nationaux et de l’élaboration des politiques macroéconomiques.
Paul NKALA