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Défis de la modernisation des infrastructures de transport et services logistiques au menu d’un webinaire de la CEA

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« La connectivité physique et numérique n’est pas un luxe. C’est une condition de survie économique, de création d’emplois, d’intégration régionale, de souveraineté logistique et de compétitivité industrielle » a indiqué Jean Luc Mastaki, directeur du bureau de la CEA pour l’Afrique centrale.

L’entrée en vigueur de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) le 1er janvier 2021 a consacré les engagements des pays africains à, entre autres, éliminer progressivement les barrières non tarifaires au commerce des marchandises, libéraliser progressivement le commerce des services et coopérer pour la mise en œuvre des mesures de facilitation des échanges. Sans des cadres règlementaires harmonisés et des infrastructures de transport, tout mode confondu, qui soient modernes, efficaces, interconnectées et compétitives, le potentiel de la ZLECAf ne pourra pleinement se réaliser.

Le dialogue sous régional de ce 16 juillet 2025, initié par la CEA, a réuni une diversité d’acteurs clés autour de la transformation des infrastructures et services logistiques en Afrique centrale. Il s’agissait, dans le cadre de cette rencontre, d’identifier les défis et contraintes à lever, priorités spécifiques à clarifier et surtout les opportunités à ne pas manquer pour mieux relier la sous-région aux autoroutes de la connectivité et de la mobilité du futur, en mettant un accent particulier sur la modernisation du système des infrastructures de transport routier, maritime, fluvial, ferroviaire, numérique et spatial.

Opportunités à saisir

Les évolutions technologiques récentes offrent de nouvelles opportunités pour combler les déficits d’infrastructures. L’émergence des technologies disruptives et des solutions innovantes en matière de connectivité, sous le vocable de mobilité intelligente (digitalisation des ports, routes intelligentes, corridors intelligents…), offre de nombreuses opportunités pour surmonter les gaps infrastructurels en utilisant des solutions innovantes pour la réduction des délais et coûts logistiques, fluidifier les échanges et renforcer la sécurité des transports. Ces technologies permettent également de repenser les modèles traditionnels de transport et de services logistiques de soutien en facilitant une meilleure connectivité entre les participants des chaînes de valeur régionales et zones économiques de nouvelle génération géo stratégiquement positionnées. En parallèle, les enjeux climatiques redéfinissent les priorités en matière de transport.

Ces transformations infrastructurelles sont porteuses de bénéfices indirects majeurs pour les jeunes et les femmes, en élargissant les perspectives d’emploi, en facilitant l’accès à la mobilité et en améliorant la disponibilité des services essentiels dans les zones enclavées.

L’Afrique connaît une transformation spectaculaire grâce à des projets d’infrastructure ambitieux qui révolutionnent le transport et la logistique sur le continent. Ces initiatives soutiennent non seulement la croissance économique, mais renforcent également les échanges commerciaux régionaux et internationaux. Toutefois, la faiblesse, l’inefficacité et la fragmentation des réseaux de transport (routes, chemins de fer, ports, plateformes multimodales) constituent en effet aujourd’hui un frein majeur à la fluidité des échanges commerciaux sur le continent. Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), la fragmentation logistique pourrait entraîner une perte allant jusqu’à 2 % du PIB continental par an, tandis que l’amélioration de la connectivité régionale pourrait permettre une augmentation du commerce intra-africain de 33 % à l’horizon 2045 (CEA, 2023).

Malgré un potentiel logistique stratégique, l’Afrique centrale demeure parmi les régions les moins connectées du continent. Selon le Centre du commerce international (ITC, 2023), les coûts logistiques dans la sous-région peuvent atteindre 40 à 60 % de la valeur des marchandises échangées, contre une moyenne de 10 à 15 % dans les économies avancées. Cette situation résulte de la fragmentation des réseaux, de la faible interopérabilité entre les infrastructures nationales, et de l’insuffisance d’investissement dans les services logistiques modernes.

Jean Luc Mastaki souligne que le webinaire de ce jour a pour objectif de formuler des recommandations concrètes qui nourriront les délibérations du Comité intergouvernemental des experts, notamment sur les conditions logistiques et infrastructurelles nécessaires pour réussir la transformation structurelle de nos économies. Les résultats attendus viseront à positionner la sous-région sur les autoroutes africaines de la connectivité, de la productivité et de la durabilité.

Placide Onguéné

Rédaction
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