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La BEAC donne son aval pour l’encadrement des Caisses des dépôts et consignations

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Un cadre régional pour restaurer la crédibilité et l’impact. Sous la présidence du ministre équatoguinéen Ivan Bacale Ebé Molina, le Conseil d’administration de la BEAC a délivré son avis conforme pour l’adoption par le Comité ministériel de l’UMAC d’un règlement spécifique à l’exercice et la supervision des Caisses des Dépôts et Consignations (CDC) dans la zone CEMAC.

Une réforme saluée dans un contexte où ces entités, supposées jouer un rôle d’investisseur de long terme dans les économies nationales, peinent à démontrer leur efficacité, leur transparence et leur impact réel. Le texte visera à renforcer la gouvernance, améliorer la supervision prudentielle et garantir une gestion rigoureuse des ressources collectées au nom de l’État.

Pour le Gabon, cette décision résonne comme un rappel sévère à l’ordre. Loin des standards fixés par ses homologues – la Caisse des Dépôts française ou la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) du Maroc – la CDC Gabon peine toujours à s’imposer comme un acteur stratégique du financement public.

Dirigée depuis près de deux années par Marius Issa Nkori, l’institution affiche un bilan peu reluisant, entre projets avortés, absence de vision à long terme et flou dans la gouvernance. La filiale CDC Ter, par exemple, entièrement détenue par la CDC et censée structurer le secteur agricole national autour du trading, de la logistique, de l’appui-conseil, et de marchés agricoles d’intérêt national, est aujourd’hui au point mort. Les ambitions de promotion des filières intégrées (volaille, banane, manioc, maraîchage) ont été rangées sous le paillasson, tout comme l’objectif de création d’emplois ruraux.

En adoptant un cadre communautaire rigoureux, la BEAC envoie un signal clair : les Caisses des Dépôts ne peuvent plus être des instruments dormants de financement public. Elles doivent désormais rendre des comptes, produire de l’impact, et s’intégrer pleinement dans les stratégies nationales de développement.

Au Gabon, l’heure est venue d’un réexamen profond du modèle CDC, tant dans sa gouvernance que dans ses missions. L’encadrement communautaire pourrait bien servir de point d’appui à une refondation urgente, si tant est que la volonté politique suive. Car on ne bâtit pas une souveraineté économique durable sans un outil public performant au service de l’investissement structurant.

Antoine Mboussi

Rédaction
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