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Le Niger et le Burkina Faso se retirent de la francophonie

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Dirigés par des régimes militaires hostiles aux pays occidentaux, le Niger et le Burkina Faso se retirent de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

« Le gouvernement nigérien a décidé souverainement du retrait du Niger de l’Organisation internationale de la francophonie », a écrit, lundi 17 mars, le secrétaire général du ministère des affaires étrangères nigérien, Laouali Labo, dans une lettre adressée aux ambassadeurs du pays. Le Niger – une ancienne colonie où la langue officielle reste le français – avait adhéré à l’organisation en 1970, douze ans après son indépendance. Il compte 13 % de francophones, soit un peu plus de 3 millions d’habitants.

« Le Niger a écrit à la France et la France nous a informés de cette notification », a confirmé la porte-parole de l’organisation, Oria K. Vande Weghe, lundi soir sur TV5 Monde. « C’est une décision qu’on déplore mais qu’on respecte », a-t-elle réagi. « L’OIF considère être un dommage collatéral d’une situation géopolitique qui la dépasse », a-t-elle commenté, ajoutant que celle-ci resterait « près des Nigériens ».

Le Niger avait été suspendu de l’organisation quelques mois après son coup d’Etat, qui avait renversé, en juillet 2023 le président élu, Mohamed Bazoum. L’OIF avait exigé un retour rapide à l’ordre constitutionnel et la libération de Bazoum, séquestré depuis le putsch avec son épouse dans le palais présidentiel. En réponse, les autorités nigériennes avaient annoncé suspendre leur coopération avec l’OIF.

« Le Burkina Faso a déjà annoncé une démarche similaire », a ajouté Mme Vande Weghe. Ce retrait, confirmé par d’autres sources, n’a pas été officiellement annoncé par les autorités burkinabées. « Bien entendu, les gens s’attendent peut-être à ce que le Mali suive », pays allié du Burkina Faso et du Niger par la confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), « mais pour l’instant il n’y a pas eu de démarche du Mali », a précisé Mme Vande Weghe. « On espère que ce ne sera pas le cas », a-t-elle lancé.

Le Mali et le Burkina Faso sont également d’anciennes colonies françaises dirigées par des pouvoirs militaires. Le français y est une langue de travail.

Basée à Paris, l’OIF compte désormais 91 Etats et gouvernements avec pour mission de promouvoir la « langue française et la diversité culturelle et linguistique », « la paix, la démocratie et les droits de l’homme », ou encore « d’appuyer l’éducation ».

Depuis son arrivée au pouvoir, la junte nigérienne, dirigée par le général Abdourahamane Tiani, mène une politique souverainiste. Comme le Mali et le Burkina Faso, elle a rompu ses relations diplomatiques et militaires avec la France, en obtenant notamment le départ des soldats stationnés sur son territoire.

Le Niger a également débaptisé en octobre des rues et des monuments de sa capitale, Niamey, aux noms français. Le centre culturel franco-nigérien, qui portait alors le nom du réalisateur et ethnographe français Jean Rouch, a cessé de fonctionner en tant qu’établissement binational. La place de la Francophonie a été renommée « place de l’Alliance des Etats du Sahel ».

Par ailleurs, le Niger, le Burkina Faso et le Mali se sont retirés de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), organisation qu’ils estiment inféodée à la France. Une décision annoncée en janvier 2024, effective depuis janvier 2025.

Après des médiations vaines du bloc ouest-africain, quelques pays souhaitent toujours les convaincre d’un retour. Le président ghanéen, John Dramani Mahama, a récemment effectué une tournée dans les trois Etats à cette fin. En parallèle, les alliés sahéliens, frappés par des attaques djihadistes meurtrières, se sont rapprochés de la Russie diplomatiquement et militairement.

Rédaction
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