(BFI) – L’achèvement du chantier du barrage de Nachtigal est très attendu au Cameroun, les 420 MW prévus devant apporter un renfort clé à la satisfaction de la demande nationale, plombée par des problèmes techniques et opérationnels sur d’autres infrastructures de production.
60 MW supplémentaires sont injectés depuis le mardi 14 janvier 2025 dans le Réseau interconnecté Sud alimentant les 7 régions méridionales camerounaises. Ils sont produits par le barrage hydroélectrique de Nachtigal dont la capacité est ainsi portée à 360 MW sur les 420 MW prévus à terme.
« Nachtigal affiche un taux d’avancement de 98,6%. NHPC et ses partenaires techniques réaffirment leur engagement à livrer dans les meilleurs délais le 7ᵉ et dernier groupe, dont les derniers réglages avant la mise en service sont en cours. En attendant l’atteinte de ce dernier jalon, l’aménagement de Nachtigal contribue pleinement aux mesures mises en place par le gouvernement pour faire face au sévère étiage que connaît le Cameroun, à travers l’optimisation de la production aux heures de pointe (18h à 22h) » détaille ainsi la newsletter de la Nachtigal Hydro Power Company en charge du projet.
C’est que le pays connaît à nouveau un rationnement énergétique, dû entre autres à la suspension de la production à la centrale à gaz de Kribi (216 MW), suite à un litige entre l’opérateur Eneo et le producteur Globeleq, à l’étiage qui bride la production du barrage de Memvé’élé (211 MW), ainsi qu’à la récurrence des pannes sur les infrastructures de distribution, etc.
Eneo affirme que ces contraintes causent quotidiennement 50 à 100 MW de déficit de production au Cameroun. Bien que les entreprises s’effacent en général du réseau pour privilégier la distribution aux ménages, les surcharges sur les lignes de distribution couplées à la fragilité de certaines d’entre elles contraignent le distributeur à rationner l’énergie.
Rémy Ngassana
