(BFI) – Dans un message porté daté du 10 septembre 2024, Martin Mbarga Nguele, délégué général à la Sûreté nationale (DGSN), a réaffirmé l’importance de la libre circulation des personnes au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Ce rappel a notamment été adressé au directeur de la police des frontières, aux délégués régionaux de la Sûreté nationale, ainsi qu’aux commissaires aux ports et aéroports, et aux chefs des postes frontières d’émi-immigration.
« Dans le cadre de la mise en œuvre de l’acte additionnel n° 05/19-Cemac-070 U-CCE du 1ᵉʳ avril 2019 portant adoption de la politique commune d’émigration-immigration et de la protection des frontières, honneur vous préciser mes instructions relatives à la libre circulation des personnes en zone Cemac. Tous ressortissants États membres de la Cemac désirant se rendre tout autre pays dit communautaire sont exempts de visa, sous réserve présentation passeport biométrique ou carte nationale d’identité en cours de validité », écrit le patron de la police camerounaise dans le document qui a fuité sur Internet.
Les directives rappelées par Martin Mbarga Nguele visent à garantir que les principes de libre circulation soient pleinement respectés, dans la volonté du Cameroun de renforcer ainsi l’intégration régionale et de faciliter les échanges au sein de la Cemac.
Cette communication intervenait à quelques jours de la 4ᵉ session ordinaire du Comité des chefs de police de l’Afrique centrale (Ccpac), qui se tient à Yaoundé du 17 au 20 septembre prochain. Les chefs de police des pays membres se pencheront notamment sur la mise en œuvre des politiques communautaires en matière de libre circulation des personnes et des biens. La gestion opérationnelle de ces politiques a été confiée au Ccpac suite à une réforme institutionnelle en 2020.
Depuis 2017, la libre circulation est un principe établi pour les six États membres de la Cemac (Cameroun, République centrafricaine, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), permettant aux détenteurs de passeports de voyager sans entrave. Ce processus a débuté en 2000 avec l’introduction d’un passeport Cemac, suivi de l’adoption d’un acte additionnel en 2005. En 2013, une étape supplémentaire a été franchie avec l’abolition des visas pour les ressortissants de la région, permettant un séjour sans visa de 90 jours dans tout État membre.
Cependant, des pays comme le Gabon et la Guinée équatoriale rencontrent encore des difficultés à appliquer ces dispositions. Ce contexte a amené le président camerounais, Paul Biya, à appeler à une libre circulation effective lors de la 13ᵉ édition de la Journée de la Cemac le 16 mars 2022. « Nos textes communautaires l’ont clairement consacré. Des efforts additionnels sont tout de même nécessaires pour en assurer une mise en application réussie, à la satisfaction de nos peuples », déclarait alors le chef de l’État, dans un discours lu par Luc Ayang, président du Conseil économique et social.