(BFI) – Un article de « The Economist » souligne que l’Afrique est à la traîne dans la révolution de l’intelligence artificielle (IA) en raison des déficits d’infrastructure numérique.
Dans les années 2000, la révolution mobile a transformé l’Afrique subsaharienne en offrant des services essentiels malgré un faible taux de lignes fixes et de comptes bancaires. Aujourd’hui, l’IA pourrait être encore plus bénéfique, mais l’Afrique manque des infrastructures nécessaires.
Selon pwc et McKinsey, l’IA pourrait ajouter des billions de dollars à l’économie mondiale d’ici 2030. Cependant, l’Afrique ne bénéficierait que de 2,5% de cette augmentation en raison de ses lacunes en infrastructure. Par exemple, la vitesse moyenne de l’internet filaire au Nigeria est bien inférieure à celle des pays développés, et les utilisateurs dépendent principalement de l’internet mobile, plus lent.
Les centres de données en Afrique sont insuffisants pour traiter les masses de données nécessaires à l’IA, entraînant des latences et des interruptions de services. De plus, les centres de données consomment beaucoup d’énergie, un problème majeur en Afrique où l’accès à l’électricité est limité.
Les partenariats entre opérateurs mobiles et institutions de développement, ainsi que des investissements internationaux, pourraient améliorer la connectivité. Des entreprises comme Huawei construisent des réseaux 4G, et des startups explorent des technologies moins coûteuses. Des investissements dans des centres de données comme Ecocloud au Kenya, alimenté par l’énergie géothermique, sont encourageants mais insuffisants.
En conclusion, malgré certains progrès, l’Afrique doit encore faire des investissements majeurs pour rattraper son retard numérique et exploiter pleinement le potentiel de l’IA pour améliorer divers secteurs, y compris l’agriculture.
Placide Onguéné
