(BFI) – En mars et en avril, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) va lancer trois opérations d’émission des « Bons Beac » dans le but de capter 150 milliards de FCFA auprès des établissements de crédits opérant dans la zone Cemac.
Lundi 18 mars 2024, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a mis en branle la première des trois opérations d’émission des Bons Beac qu’elle a prévu de lancer sur le marché des titres publics de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) aux mois de mars et d’avril. A travers cette première opération, la Banque centrale espère lever 50 milliards auprès des établissements de crédits dans la zone Cemac au taux fixe de 3,50% pour une maturité de 28 jours.
Deux autres émissions vont intervenir le 25 mars 2024 et le 1er avril de la même année avec des objectifs de collecte de 50 milliards de FCFA. Pour ces opérations, la Beac propose une maturité de 14 jours et un taux fixe de 2,50%. Ce n’est pas la première fois que l’institution financière commune aux 6 pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Tchad, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine, Gabon) émet sur le marché des titres publics, ces instruments financiers approuvés en décembre 2023 par le Comité de politique monétaire.
La toute première qui a été lancée le 9 février 2024 s’est soldée par un échec cuisant. La Banque centrale l’a même déclarée infructueuse. De l’avis des experts, le manque d’engouement des investisseurs pour ces titres publics a certainement été motivé par les conditions qui les accompagnent.
En effet, comme condition de participation, la Beac a décidé de rappeler aux potentiels investisseurs qu’il leur est interdit de « solliciter les facilités de la Banque centrale durant la période de maturation de l’instrument émis ». Cette mention figure cette fois encore, dans le calendrier d’émission publié par la Beac le 19 mars 2024. Cette dernière, associée à la faible attractivité des taux pratiqués par la Beac, qui sont moins élevés que certains Bons de Trésor assimilables de 13 semaines pour un taux moyen de 6,2%, proposés par les trésors publics, rappellent nos confrères de Sika finance, laissent présager un nouvel échec de la Beac sur le marché des titres publics. Pour mémoire, après le relèvement successif de ses principaux taux directeurs pour durcir le refinancement des banques commerciales auprès de la Banque centrale, l’augmentation du volume de liquidité prélevé dans les banques chaque semaine et la suspension des opérations d’injection de liquidité dans le système bancaire de la Cemac, La Banque centrale a pensé à l’émission des Bons du Trésor pour combattre l’inflation en zone Cemac. En effet, l’objectif des « Bons Beac » est « d’assécher davantage les banques. La banque centrale espère que cela va se répercuter sur le coût du crédit bancaire et restreindre ainsi son accès aux agents économiques. Ce qui devrait réduire la création monétaire dans l’espace Cemac, souvent à l’origine de la hausse généralisée des prix (inflation) que la Beac entend ainsi combattre », indiquent nos confrères d’Investir au Cameroun