(BFI) – Si les participants au sommet de Paris ont parlé d’une même voix pour plus de fonds en faveur des pays en développement, il restera cependant à remplir les critères d’accès.
La dette des pays du Sud a largement dominé les débats du sommet de paris pour un nouveau pacte financier mondial, tenu les 22 et 23 juin dernier, en présence du l’Etat, Paul Biya. Dans un contexte de choc, pour la plupart exogènes, d’augmentation de la pauvreté, de hausse du taux d’intérêt, etc., la dette, telle que structurée aujourd’hui, n’est plus adapté aux besoins de ces économies. Reconnaissant que la menace de la dette empêche tout développement, les participants au sommet ont « discuté des moyens garantissant que la dette sera utilisée comme un outil fiable pour financer les besoins en matière de développement durable et dégager des marges de manœuvre en cas de catastrophe ». Dans cette logique la France et la Côte d’Ivoire ont convenu d’un accord de réduction de la dette et de développement. L’accord prévoit qu’un montant de 1,14 milliards d’euros de la dette ivoirienne sera converti en don et sera injecté dans les projets de développement dans le pays. La dette du Ghana et de la Zambie sera aussi restructurée. Au-delà de ces exemples, il est question de poursuivre la mobilisation des financements concessionnels en faveur des pays en développement.
Ces fonds devront répondre, entre autres, aux besoins et vulnérabilités des pays face aux changements climatiques afin qu’aucun pays n’ait à « choisir entre la réduction de la pauvreté, la réalisation d’une transition verte et la préservation de la planète », peut-on lire sur le communiqué final à l’issue des travaux. Concrètement, l’objectif de 100 milliards de dollars de réallocation des droits de tirages spéciaux des pays riches a été atteint en juin dernier. En outre, les 550 banques publiques de développement dans le monde promeuvent des financements verts et inclusifs dans le cadre de la coalition « Finance en commun ». Le Sénégal a signé un partenariat avec les pays du G7 pour soutenir sa transition énergétique. D’ici 2030, le pays entend porter à 40% la part des énergies renouvelables dans son mix et a déjà enregistré des engagements des investisseurs d’un montant de 2,5 milliards de dollars. D’autres initiatives ont été annoncées, notamment celle de la société financière sur l’eau et le climat d’ici la cop 28.
Les participants au sommet de Paris pour un pacte financier mondial sont aussi tombés d’accord pour accroitre la mobilisation des financements provenant du secteur privé. Les banques multilatérales de développement ont été appelés à jouer un « rôle clé en appui aux transitions justes et au développement durable dans le monde entier ». Au cours des échanges, la banque mondiale a lancé un laboratoire pour les investissements du secteur privé. L’instrument vise à concevoir et à déployer à grande échelle des solutions pour remédier aux obstacles empêchant le secteur privé de réaliser des investissements dans les pays en développement. Allant dans le même sens, d’autres annonces et d’autres engagements ont été pris par les partenaires au développement. Mais pour les pays du Sud, tout n’est pas encore gagné. Si la nécessité de mobiliser plus de financements à des conditions plus avantageux a été actée. Il reste premièrement à concrétiser certains engagements de la part des investisseurs et à respecter certaines conditions de la part des pays en développement. Il s’agit notamment de la mise en œuvre des réformes, l’amélioration de la gouvernance, la production sans déforestation, etc.
Omer Kamga
Vous avez oublié la côte d’ivoire ?