(BFI) – Après l’adoption de la loi de finances rectificative de juin 2022, l’enveloppe des subventions des produits pétroliers passe de plus de 265 milliards à près de 625 milliards de francs CFA, soit une hausse de 300% par rapport au budget initial. Le FMI s’en inquiète, mais le gouvernement souhaite maintenir cette politique pour éviter l’explosion du coût du carburant à la pompe.
Près de 80 milliards de francs CFA (près de 12 millions d’euros) pour le seul mois de juin, et 317 milliards (483 millions environ) pour tout le semestre de l’année en cours. Ces chiffres révélés par le ministre de l’Eau et de l’Énergie Gaston Eloundou Essomba, donnent le vertige et dénotent d’une seule chose : l’ardoise des subventions des produits pétroliers par le gouvernement est désormais plus que salée.
Pour l’année 2021, ces subventions étaient de l’ordre de 100 milliards de francs CFA (152 millions d’euros). Compte tenu du contexte international et la flambée du prix du baril de pétrole, les coûts de ces subventions ont littéralement explosé et devraient dépasser les 600 milliards de francs CFA pour cette année 2022, projette le ministère des Finances.
De l’argent que l’État doit par ailleurs mobiliser en temps réel pour assurer l’importation des produits pétroliers, a confié le ministre de l’Énergie, et éviter ainsi les pénuries dans les stations d’essence qu’on observait ces derniers jours. Par cette politique, le gouvernement parvient encore à bloquer au prix actuellement appliqué, le coût du litre du carburant à la pompe, mais jusqu’où, s’inquiète le FMI qui relève le caractère insoutenable à moyen terme de cette politique de soutien des prix du carburant, et recommande prestement la suppression de ces subventions.
André Noir