(BFI) – Au cours de la réunion mensuelle de coordination des services centraux et déconcentrés de la DGI, pour le compte du mois de juin 2022, la direction générale des impôts (DGI) du ministère camerounais des Finances a collecté une enveloppe globale de recettes de 965,2 milliards de FCFA entre janvier et mai 2022, a-t-on appris le 17 juin 2022 à Yaoundé.
Selon les données révélées par l’administration fiscale, la performance réalisée au cours des 5 premiers mois de l’année est en hausse de 123,5 milliards de FCFA par rapport à la même période en 2021, ce qui correspond à une augmentation de 14,7% en valeur relative. Mieux, l’enveloppe des recettes collectées à fin mai 2022 est de 21,2 milliards de FCFA supérieure aux prévisions initiales, ce qui porte le taux de réalisation des objectifs à 102,3%.
Calculette en main, en maintenant ce rythme de collecte sur l’ensemble de l’année 2022, la DGI devrait atteindre, voire dépasser ses objectifs annuels maintenus à 2 184,8 milliards de FCFA dans l’ordonnance présidentielle du 2 juin 2022, portant loi de finances rectificative de l’État du Cameroun.
Selon la DGI, l’augmentation de l’enveloppe des recettes collectées au fil des années est la conséquence des différentes réformes, qui visent principalement à optimiser la collecte de l’impôt, au moyen notamment de la dématérialisation des procédures, de la déclaration jusqu’au paiement.
« Aujourd’hui, tout est complètement fait en ligne au niveau des grandes, des moyennes, des petites et des micros entreprises des chefs-lieux des régions. Il est possible de s’enregistrer à partir de son téléphone ou de son ordinateur, et de payer l’impôt sans se rapprocher de l’administration fiscale. Car, il n’y a plus de caisse au niveau de l’administration des impôts. Même les différentes attestations fiscales s’acquièrent désormais en ligne », explique Modeste Mopa, le directeur général des impôts.
Élargissement de l’assiette fiscale
Résultat de cette course à la digitalisation, le temps consacré par le contribuable à l’acquittement de ses obligations fiscales a été réduit « d’environ 30% », avait révélé le Premier ministre, Joseph Dion Nguté, le 26 novembre 2021 à l’Assemblée nationale. C’était lors de la présentation du Programme économique, financier, social et culturel du gouvernement camerounais pour l’exercice budgétaire 2022.
Mais, au-delà de cette simplification des procédures et de la réduction considérable des contacts entre les agents du fisc et les contribuables, jadis empreints de tracasseries et de deals informels, la digitalisation est également venue faciliter les paiements, qui sont par ailleurs mieux sécurisés. Par exemple, au titre de l’année fiscale 2021, 10 milliards de FCFA de recettes fiscales ont été encaissés via le Mobile Money des opérateurs de téléphonie mobile, soit près de la moitié des quelque 25 milliards de FCFA versés aux guichets des banques par les contribuables, selon les données du ministère des Finances.
À cette palette des innovations qui permettent d’améliorer la collecte des recettes fiscales au Cameroun depuis quelques années, l’on peut ajouter le transfert de la collecte de certains impôts aux entreprises (taxe d’aéroport colletée par les compagnies aériennes, vignette automobile collectée par les sociétés d’assurance…, NDLR), et l’élargissement progressif de l’assiette fiscale, avec la mise en place de nouveaux impôts.
C’est le cas, par exemple, de l’instauration de la taxe sur les transferts d’argent par voie électronique qui devrait procurer environ 20 milliards de FCFA de recettes supplémentaires à l’État en 2022, selon les projections de la DGI.