(BFI) – A l’occasion d’un atelier d’appropriation de l’Accord de partenariat économique bilatéral entre le Cameroun et l’Union européenne (APE), tenu récemment à Douala, le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), la plus importante organisation des entreprises du pays, a mené un plaidoyer pour un plus grand accès des PME camerounaises à l’APE.
Et pour cause, selon les informations de la délégation de l’UE au Cameroun, après cinq ans après le début du démantèlement tarifaire par le Cameroun, « les PME occupent une place encore marginale. Seulement 35% des demandes de bénéfice à l’APE sont validées tandis que plus de 80% des entreprises utilisant les facilités de l’APE sont des grandes entreprises ».
Afin d’optimiser les effets de cet accord, le Gicam a indiqué qu’il conviendrait notamment de poursuivre la sensibilisation des entreprises, notamment les PME, ainsi que leur formation sur certains aspects (règles d’origine, certificats de circulations, déclaration d’origine, statuts des produits et matières premières, spécificités à l’export et à l’import…) et sensibiliser les entreprises sur la nécessité de s’entourer des spécialistes de divers horizons pouvant les accompagner dans leur processus d’importation et d’exportation. Aussi, le Gicam a plaidé pour la mise en place d’une cellule spécialisée d’experts pour non seulement accompagner les entreprises (très petites entreprises, PME) sur les aspects techniques relatives aux APE, mais également assurer le monitoring des bénéfices éventuels liés à l’utilisation de l’accord.
Le Cameroun a engagé la 6e phase du démantèlement tarifaire de l’APE le 4 août 2021 aux taux ci-après : 100% pour les marchandises du 1er groupe ; 75% pour les marchandises du 2e groupe ; 20% pour les marchandises du 3e groupe.
Marchandises et calendrier
Les produits du 3e groupe concernent les animaux, des plantes, des produits d’ornements, de BTP, les bois, les véhicules personnels… L’on a par exemple : des chevaux vivants, mulets et bardots vivants ; sardines, sprats ou esprots congelés, harengs, anchois, maquereaux, chinchard, sèche (sauf abat comestible), champignons du genre Agaricussecs, pneus, jantes, etc.
Les produits du 1er groupe, dont le démantèlement a débuté le 4 août 2016, à un rythme de décote de 25% par an sur le droit de douane applicable, incluent les produits pharmaceutiques, les engrais, les pesticides, les tourteaux, les papiers et cartons, les bitumes et autres résidus de pétrole, la soude, le gypse, la craie, la chaux, le gaz, les produits chimiques inorganiques et organiques, les ordinateurs, les véhicules automobiles à usages spéciaux, les tracteurs, les parties & accessoires de motocycle, bicyclette et fauteuils roulants, les appareils pour laboratoire, etc.
Pour les produits du 2e groupe, dont le démantèlement a débuté le 4 août 2017, au rythme d’une décote de 15% par an sur le droit de douane applicable, l’objectif est d’encourager la production locale. Le démantèlement sera rendu à 100% en 2023. Les produits ici concernés sont : les plâtres, chaux, marbres, clinkers, intrants pour industries alimentaires (mélanges odoriférants… pour industries alimentaires ou des boissons, levures, etc.), fils machine, etc.
Selon l’UE, le montant de la moins-value fiscale enregistrée au terme des 5 années de démantèlement s’élève à peu près à 32,4 milliards FCFA. Aussi, le nombre d’opérations concernées a connu une évolution notable passant de 1 334 à la 1ère année à 4 090 à la 5e année après un ralentissement à la 4e année du fait de la crise sanitaire du Covid-19.
Omer Kamga