(BFI) – Selon les premières informations en provenance de la task force sur la dette extérieure du Gabon, plusieurs projets réalisés au Gabon, et financés par des institutions financières extérieures, ont été considérablement surfacturés. Des surfacturations qui ont occasionnées la hausse de la dette extérieure estimée à 4075,5 milliards de FCFA avec un taux d’endettement qui se situe au-dessus du seuil en vigueur dans la zone Cemac (70% du PIB). Un taux qui fait du Gabon le deuxième État le plus endetté de la Cemac, selon le Fonds monétaire international (FMI).
Au Gabon une partie de la dette extérieure estimée à 4075,5 milliards de FCFA réclamée par les créanciers est due à des surfacturations. C’est ce qui ressort des premières informations publiées par la Task force sur la dette extérieure mis en place pour auditer les entreprises. Plusieurs projets notamment dans le domaine des infrastructures routières, énergétiques et sanitaires ont été considérablement surfacturés.
« Ce qu’il faut retenir de ce qui se passe au Gabon, en rapport avec le surendettement, il faut tout simplement retenir que la gouvernance politique a quelque peut souffert du fait d’un certain laxisme. On a l’impression que les gens ne respectent pas les règles tout à fait élémentaires, en matière de passation de marché public. Dans le cas du Gabon, il y a par exemple eu ce qu’on appelle des marchés de gré à gré et cela a fait exploser la dette du Gabon avec évidemment des surfacturation » indique l’économiste Gabonais, Alphonse Ndongo.
Dans son rapport, la Task force fait état de surfacturation sur l’installation de 5000 lampadaires solaires à Libreville. Ces lampadaires ont été facturés à 1 million de FCFA le lampadaire alors qu’une unité de lampadaire solaire coûtait 300 000 FCFA, soit 3 fois son prix réel. Un autre cas est celui de la route pk5-pk12 en 2×2 voies qui a été facturée par Colas à 10 milliards de FCFA le kilomètre. Pourtant, selon les autorités, le prix moyen d’un kilomètre à Libreville varie entre 800 000 millions et 1 milliard de FCFA. « ce qu’il faut pour mettre fin à ce genre de pratique est qu’il faudrait tout simplement que le Gabon, comme tous les Etats en Afrique, soit responsable dans la mise en œuvre des règlements en matière de marché qu’ils veulent l’offre la mieux disante soit retenue en matière de passation de marché. Mais aussi, il faut activer tous les autres mécanismes qui somnolent encore au Gabon notamment la lutte contre la corruption et dans ce cas précis, il ne faudrait pas que ce soir la politisation du judiciaire mais le contraire c’est-à-dire il faudrait que ce soit la judiciarisation du politique » a continué l’économiste.
Plusieurs entités sont impliquées, notamment des entreprises privées, des agents publics, des cabinets d’étude. Ce qui a considérablement gonflé la dette publique du pays. Selon les données du ministère de l’Économie, l’encours de la dette publique du Gabon à fin juin 2021 est estimé à 6539,9 milliards de FCFA, soit 4075,5 milliards de FCFA de dette extérieure.
Placide Onguéné