(BFI) – Selon les dernières statistiques du Fonds Monétaire International en début de 2020, plusieurs pays africains connaissent un niveau élevé d’endettement, mais les pays les plus endettés du continent sont loin d’être ceux auxquels l’on pourrait penser. Il en veut pour preuve, la dette extérieure des USA en 2020, équivalente à plus de 21 000 milliards de dollars et représentant 31 fois celle de l’Afrique subsaharienne sur la même période.
L’Afrique subsaharienne a toujours été affichée comme étant surendettée, au détriment des chiffres qui minimisent la thèse du surendettement. Selon les récentes données de la banque mondiale, la dette en devises du continent était de 701,9 milliards de dollars à fin 2020. Même si la région a connu un ralentissement du stock de sa dette internationale qui a progressé de 5,6% contre 8,5% une année auparavant, la dette extérieure des Etats-Unis d’Amérique en 2020, représente 31 fois celle de l’Afrique subsaharienne, soit plus de 21 000 milliards de dollars.
« Je pense qu’on parle de soutenabilité non seulement lié au potentiel de remboursement mais aussi à la question des intérêts mais est-ce qu’avec la hausse des intérêts de la dette, l’Afrique peut rembourser cette dette donc non seulement il faut miser sur la croissance mais aussi sur le potentiel fiscal et le potentiel de remboursement. Je pense que c’est surtout les facteurs de production, production, travail et capital, sont en Afrique, pousse à parler de soutenabilité de la dette » indique l’économiste guinéen Alseny Thiam.
Des chiffres qui vont à l’encontre des arguments qui stigmatisent la dette de la région. Notons que 89% de cette dette africaine s’étend sur le long terme, ce qui donne le temps de pouvoir organiser le remboursement. Des experts préconisent l’annulation une bonne fois pour toutes, du paiement des intérêts sur la dette, dont les montants dépassent souvent l’emprunt originel.
La question de la dette africaine reste pourtant récurrente. D’autant plus que les modèles économiques se renouvellent peu. Beaucoup d’économies africaines exportent des matières premières sans les transformer et se privent ainsi des possibilités de création de valeurs inouïes et de revenus. La région continue toutefois d’honorer le service de sa dette extérieure.
André Noir