(BFI) – Dans sa circulaire relative à la préparation du budget 2022, signé le 30 août dernier, le président de la République du Cameroun prescrit de nouvelles directives pour l’admission des entreprises et des établissements publics en réhabilitation au cours du prochain exercice. Désormais, « la priorité devra être accordée à celles dont l’amélioration de l’outil de production permettra de rétablir l’équilibre financier et donc les activités concours à la mise en œuvre de la SND 30 (stratégie de développement du pays sur la décennie 2020-2030, NDLR) », indique Paul Biya.
La SND 30 a retenu l’énergie ; les services financiers ; l’agro-industrie ; le numérique ; les filières forêt-bois, textile-confection-cuir, mines-métallurgie-sidérurgie, hydrocarbures-pétrochimie-raffinage, chimie-pharmacie ; constructions et services comme prioritaires. Mais l’évolution du ratio de vétusté au niveau des entreprises publiques des différents secteurs montre que le secteur secondaire (principalement les sous-secteurs industrie, eau et énergie) est celui qui a le plus besoin de la réhabilitation de son appareil productif. Selon un document annexé à la loi de finances 2021, en 2019, ce secteur affichait un taux de vétusté de 61,3% contre 26,5% pour le secteur primaire et 43,8% pour le secteur tiercière.
A en croire le même document, l’Etat a dépensé en 2019 près de 10 milliards de FCFA pour les opérations de réhabilitation des entreprises et établissements publics. Désormais, « des audits seront préalablement exigés avant toute nouvelle inscription budgétaire ou réadmission à réhabilitation » des entités publiques ayant bénéficié des ressources de restructuration, instruit le chef de l’Etat.
Le résultat net global des entreprises publiques s’est détérioré en 2019. Selon le ministère des Finances, il est passé de -56,9 milliards en 2018 à -118,5 milliards en 2019. « Ces résultats nets négatifs impactent le budget de l’Etat à travers les recapitalisations, les réhabilitations et les appuis divers », y prévient-on.