(BFI) – Face aux députés le 7 juillet dernier, la ministre camerounaise des Postes et Télécoms, Minette Libom Li MLikeng, était invitée à s’expliquer sur les raisons de la détérioration de la qualité de service dans les télécoms au Cameroun. Selon le membre du gouvernement, cette mauvaise qualité est généralement imputable aux pannes récurrentes sur le réseau national de fibre optique.
«De récents constats effectués révèlent que pour un taux global de 80% de défauts enregistrés sur le réseau à fibre optique pour la période allant de 2017 à 2019, 40% sont dus aux travaux publics et 38% à des actes de vandalisme, remettant continuellement en cause les efforts du gouvernement à garantir un réseau filaire capable de soutenir la demande de plus en plus croissante des services de communication électroniques au Cameroun », a indiqué la Minpostel face aux députés.
Mais au-delà de ces incidents ponctuels, la gestion et la protection, de la fibre optique au Cameroun fait face à des défis structurels. En effet, selon la ministre des P&T, Camtel, l’opérateur historique des télécoms, qui détient le monopole sur la gestion de la fibre optique, rencontre d’énormes difficultés. Il s’agit, apprend-on, du « non-respect des installations de la fibre optique lors des travaux de construction des routes et d’aménagement des voiries ; la difficulté de la coordination et de la mutualisation des travaux de génie civil avec ceux des télécommunications le long des routes ; l’absence d’étude pour le déplacement des réseaux de télécommunications ; la délivrance des autorisations par la communauté urbaine sans aucune connaissance des normes d’installation et sans aucun respect des installations de télécommunications existantes ; la faiblesse des textes juridiques sur la protection des infrastructures des télécommunications… »
En plus de la pose approximative de la fibre optique par les entreprises commises à la tâche, qui a été particulièrement fustigée par le député Cabral Libii lors du passage de la Minpostel, les moyens requis pour le déplacement des réseaux pendant les travaux publics sont très souvent insuffisants. « À titre d’exemple, dans le cas de l’axe Yaoundé-Bafoussam, les moyens prévus étaient de 60 millions de FCFA, contre 4 milliards de FCFA de besoins réel », a révélé la Minpostel. « Ces difficultés engendrent des perturbations de plus en plus fréquentes des services des réseaux des communications électroniques, et par conséquent, impactent considérablement la qualité de service dans ce domaine », a-t-elle conclu.