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Du rififi dans le transfert de fonds à l’international

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(BFI) – Manque de devises et configuration des plateformes des opérateurs sont entre autres, motifs pouvant expliquer la situation qui gangrène les opérations de transfert de fonds à l’international au Cameroun.

Il y a quelques jours, le service d’envoi de fonds à l’international de Western Union ne fonctionnait pas. Pendant plus d’une semaine, les usagers se sont plaints de ne pas pouvoir effectuer les transferts via cet opérateur. Joseph Ateba, père de famille, explique que pendant deux jours, il a parcouru plusieurs bureaux de transferts de fonds pour envoyer de l’argent à son fils, étudiant au Canada. A chaque fois, les caissiers lui répondaient que le service de cet opérateur n’était pas disponible depuis quelque temps.

Après avoir fait le tour de plusieurs bureaux de transferts, il a dû se rendre à l’évidence que le problème de Western Union était général. C’est ce que lui a d’ailleurs confirmé l’un des employés. Il n’a pas été seul dans cette situation. Evelyne Manga s’est également heurtée à ce problème. Pensant à un souci de connexion, cette mère de famille a essayé quatre agences qui lui ont finalement dit que la plateforme de cet opérateur avait un problème technique. « J’ai dû me résoudre à faire un virement. Les caissières proposaient aux usagers les services d’autres opérateurs. Sauf que, pour Money Gram, il faut le faire entre 8h et 10h au plus tard.

Pour ce qui est des virements, les opérateurs économiques éprouvent aussi des difficultés. Les importateurs par exemple dénoncent la rareté des devises au niveau des banques commerciales, engendrant des conséquences directes, comme la hausse des taux de transfert pour le paiement des marchandises des fournisseurs. « Ces taux tournent autour de 10% de la valeur et en fonction des banques », explique Jacquis Kemleu, opérateur économique. De plus, les délais d’exécution des transferts sont très longs, une moyenne de plus de quatre semaines.

Concernant l’indisponibilité de la plateforme, une source bien introduite au ministère des Finances indique que les responsables de bureaux de transferts ne disent pas souvent toute la vérité, parce qu’il s’agit généralement d’un problème de compensation à l’international. « Lorsque les banques partenaires sont dépourvues de devises à l’étranger, il devient difficile de payer les clients. Alors, ils vous ils parlent d’un problème technique », croit savoir cette même source. D’après notre interlocuteur, cela arrive lorsque le Cameroun est débiteur en devises.

Donc il faut que les banques partenaires soient renflouées pour payer le client. « Le nœud du problème est que l’on envoie plus d’argent qu’on n’en reçoit », explique ce responsable. Le plus souvent, ces établissements font une demande de devises à la Banque centrale mais celle-ci est réticente à le faire parce qu’elle aimerait aussi que la diaspora transfère beaucoup plus d’argent au Cameroun. La compensation en devises n’est pas le seul handicap. Il se peut aussi que l’opérateur soit en pleine reconfiguration de sa plateforme. L’on apprend ainsi que la Banque centrale avait demandé aux opérateurs du secteur d’harmoniser leurs plateformes.

Rédaction
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