(BFI) – En réponse à la correspondance des patrons d’Afrique centrale sur leur difficultés d’apurer les dossiers d’importations des biens et services, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) indique dans une circulaire publiée le 24 mai dernier, la conduite à tenir.
Dans un communiqué publié le 12 mai dernier et signé par l’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace), à l’issue d’une session extraordinaire tenue la veille, les patrons d’entreprises indiquent les difficultés auxquelles ils font face dans l’apurement des dossiers d’importation des biens et services. Parmi les contraintes relevées, figurent la difficulté à collecter les justificatifs demandés par les banques aux entreprises, la peine qu’éprouvent les agents économiques dans l’obtention des pièces justificatives émanant de diverses administrations, etc. Dans le même communiqué, le patronat mentionne les problèmes créés par ces blocages. Notamment l’apparition de pénuries de certains produits et denrées alimentaires importés, avec en prime, le risque de rupture des stocks des matières premières. Par ailleurs, le président du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), Célestin Tawamba, et ses pairs relèvent que les démarches effectuées auprès de leurs autorités nationales respectives et de l’autorité monétaire, à savoir la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), à l’effet de trouver des solutions, n’ont donné aucun résultat.
Cependant, dans une circulaire publiée le 24 mai dernier sur le site Internet de la Banque centrale et adressée aux établissements de crédit et aux agents économiques, le gouverneur Abbas Mahamat Toli rappelle les dispositions relatives à l’apurement des dossiers de transferts ordonnés par les agents économiques de la Cemac vers l’étranger.
En matière de documents à fournir à l’établissement de crédit, la BEAC énumère, entre autres, la quittance de paiement des droits et taxes de douane liés à l’importation, la lettre de transport aérien. Relativement aux modalités d’apurement, l’autorité monétaire souligne par exemple que la transmission à la Banque centrale de documents illisibles et inexploitables équivaut à une absence de transmission des documents d’apurement. Evoquant les diligences à respecter, la circulaire de la BEAC précise, entre autres, que l’exécution par un établissement de crédit d’un transfert ordonné par un agent économique n’ayant pas procédé à l’apurement de tous les dossiers d’importation est sanctionnée.
En procédant à ce rappel, la BEAC est dans ses missions, d’après des spécialistes. « La Banque centrale est dans son rôle car il est important que chacun des acteurs intervenant dans ce processus, à savoir les agents économiques et les banquiers, garde à l’esprit la démarche qui doit être adoptée dans la gestion de ce type de dossier », explique le Dr. Nabil Njoya, enseignant, spécialiste des questions monétaires. D’autres sources expliquent que l’attitude des établissements de crédit vis-à-vis des agents économiques peut s’expliquer par la rareté des devises, mais aussi par la qualité des dossiers présentés par les agents économiques aux banques.
André Noir