(BFI) – Le 26 mars dernier à Yaoundé, les ordres de médecins, infirmiers, pharmaciens, entre autres se sont réunis pour appeler à un sursaut collectif. Ils sont en effet les mieux placés pour mesurer la portée de cette deuxième vague qui frappe le Cameroun et le monde.
Forts de cela, les représentants des Ordres professionnels de la santé se sont réunis vendredi dernier à Yaoundé afin de révéler les nombreux cas de contamination et de décès au sein de leurs corporations, mais également pour tirer une sonnette d’alarme trop souvent sollicitée.
Pour les personnels soignants camerounais, l’heure est grave, car comme l’a rappelé le Dr Guy Sandjon, président de l’Ordre national des médecins, « cette vague semble plus violente que la première, et surtout plus mortelle. » L’ennemi a muté, pour faire encore plus de dégâts. « Les variants du Coronavirus sont 70% plus contagieux, donc plus mortels, et font des victimes parmi les tranches les plus jeunes de la population, soit les 40 à 50 ans, et même les enfants », a prévenu le Dr Sandjon. Il regrette paradoxalement les comportements de déni des populations qui « semblent refuser la réalité au point de se mettre en danger et mettre les autres en danger ». Le constat est le même pour ses confrères qui ont pris part à cette rencontre au siège de l’Ordre des médecins, en présentiel ou en visioconférence.
Le Dr Chantal Tankoua-Sunou, le Dr Franck Nana, le Dr Jules Ndjebet, respectivement présidents des ordres des chirurgiensdentistes et des pharmaciens, et président du Syndicat national des médecins privés du Cameroun (Synamec), ont noté que la promiscuité est toujours de mise dans les rues et autres lieux publics, que très peu de personnes portent le masque, et que personne ne se lave les mains même quand les dispositifs sont disponibles.
« Alors même que la maladie flambe, les boîtes de nuit et autres établissements similaires sont bondés. On assiste à l’organisation de deuils, funérailles et mariages qui drainent des centaines de personnes sans aucun respect des mesures barrières », s’offusquent les représentants des personnels de santé. Ces attitudes exposent médecins, infirmiers, aides-soignants, pharmaciens, chirurgiens, au surmenage, mais surtout à de nombreux cas de contamination et de décès. Des personnels souvent à court d’équipements et de matériels de protection, comme l’ont évoqué le Dr Tankoua Sunou et le Dr Ndjebet.
« Les chiffres évoluent constamment, mais sachez que nous perdons au moins un personnel de santé chaque jour des suites de Covid-19 », souligne le Dr Sandjon. La réunion s’est achevée par l’élaboration de recommandations, comprenant notamment un énième appel des populations au respect des gestes barrières, mais aussi l’accélération du processus d’acquisition des vaccins et le démarrage de la campagne
Elise Nguélé