(BFI) – Du fait des problèmes d’approvisionnement en pièces de rechange engendré par la pandémie de Covid-19, la centrale thermique de Djamboutou dans le Nord du Cameroun ne peut fonctionner actuellement qu’à moitié de ces capacités.
L’information a été donnée par le ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, lors d’une mission d’évaluation de la situation de la fourniture de l’énergie électrique dans la partie septentrionale du pays, effectuée du 24 au 26 mars. D’une capacité initiale de 20 MW, cette centrale à vue sa puissance installée portée à 32 MW à l’issue du transfert de 20 MW de capacité de la centrale d’Ahala à Yaoundé vers les régions du Nord (12 MW) et de l’Adamaoua (8 MW).
« Un certain nombre de machines dans la principale centrale de Djamboutou [32 MW] sont en arrêt. (…) Il y a pratiquement une quinzaine de machines de la centrale qui sont en maintenance. C’est au moins 15 MW qui ne répondent pas à l’appel. C’est donc cette sous-performance qui explique l’augmentation de la durée de délestage que connaît cette partie du pays », a indiqué le Minee pour explique pourquoi les délestages persistent malgré le transfert de nouvelles capacités de production.
« Pour faire la maintenance, il faut un certain nombre de pièces de rechange. Il se passe malheureusement qu’avec la pandémie du coronavirus, les chaînes d’approvisionnement aujourd’hui connaissent beaucoup de difficulté. Donc les pièces de rechange qu’on attendait depuis un mois ne sont pas arrivées », a jouté le ministre avant de rassure: « La bonne nouvelle c’est que la première cargaison est arrivée par bateau avant-hier [22 mars 2021] et la 2e et 3e cargaison devraient arriver courant semaine prochaine ».
Au terme de sa visite dans le septentrion, le Minee a donné instruction à Eneo, distributeur unique de l’électricité, pour un retour à la normale d’ici le 12 avril 2021, début du mois du jeûne du Ramadan. Les 40 MW attendus des centrales thermiques (Garoua et Ngaoundéré) devront être disponibles pour que les ménages aient accès à l’électricité au pire des cas entre 18h et 22h. Il faut environ 4,4 milliards de FCFA de dépense en carburant par mois pour avoir les 40 MW en permanence. Une charge difficile à tenir pour l’État au regard des tensions observées dans la trésorerie publique.
En attendant, Gaston Eloundou Essomba a instruit de discriminer les zones sensibles (hôpitaux, lieux d’ouvrage de production d’eau, etc.) en élaborant le calendrier de délestage.