(BFI) – Dans son rapport 2020, la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), révèle que le postier public Campost, en crise depuis plusieurs années, a du mal à lancer une banque postale, un projet contenu dans son plan de restructuration engagée en 2018.
Ladite banque, en dehors des missions classiques d’un établissement bancaire (dépôts et retraits d’argent, crédit…), inclut l’activité postale (transport des colis, transport et transmission du courrier). Elle est censée permettre à cette entreprise, contrôlée à 100% par l’état et qui accumule les contreperformances (son résultat net de 2019 est estimé à -7 milliards de FCFA en baisse de 49,93% par rapport à 2018), de sortir la tête de l’eau.
« Le projet de mise en place de la banque postale se heurte aux préalables ci-après, qui demeurent inachevés : la fiabilisation des données des comptes d’épargnes et des comptes courants ; l’assainissement de la situation financière ; l’acquisition d’un système d’information bancaire fiable pour sécuriser les données ; la formation du personnel aux techniques bancaires ; la recherche d’un partenaire stratégique national », révèle le rapport.
Ces préalables sont nécessaires parce que, avant d’entrer en crise, la Campost collectait l’épargne. Mais la confiance des épargnants s’est dégradée en 2004. Cette année-là, en panne de liquidité, l’entreprise publique s’est retrouvée dans l’incapacité de rembourser l’épargne de ses clients. Lors de ses enquêtes, un cabinet indépendant a découvert des comptes d’épargne fictifs, créés en complicité avec des agents de l’entreprise.
Raison pour laquelle, pour lancer la banque postale, la CTR suggère le recrutement d’un consultant indépendant en vue de procéder au recensement des titulaires des comptes d’épargne sinistrée et à un audit approfondi des données de même que des intérêts générés avant la mise en œuvre effective d’un plan d’apurement. Ce qui permettra d’avoir une idée claire sur les actifs et les passifs permettant de lancer la banque postale.
En crise depuis plus d’une décennie, Campost a engagé, en 2018, un plan de restructuration dont les effets attendus permettront à terme : d’assurer les services postaux de base ; soutenir la relance de la production basée sur l’innovation, afin de transformer les métiers traditionnels de la poste et s’arrimer aux nouvelles tendances du marché. Mises en œuvre, ces mesures étaient censées soutenir la progression de l’entreprise en 2020 et 2021, avec une projection de croissance de 14%, portée par les produits postaux (+12,3%), les services financiers (+17,5%) et l’E-Post (+14,08%) sont en cours d’implémentation.