(BFI) – La Banque de développement des six pays membres de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale vient de lancer un emprunt obligataire d’un montant de 100 milliards de francs CFA (152 millions d’euros) par appel public à l’épargne pour la période 2020-2027.
D’un taux d’intérêt net de 5,45%, cette opération vise à collecter des fonds en vue de financer des projets socio-économiques. « Investissons dans le potentiel de l’Afrique centrale », tel est le slogan de cette opération qui, à l’occasion de son lancement à Brazzaville, a connu la participation de plusieurs opérateurs économiques et autres partenaires au développement.
Serge Bonguélé, chef d’entreprise, apprécie l’initiative. « C’est une volonté de développer nos États qui sont membres de la BDEAC ; c’est une démarche que nous apprécions favorablement », affirme M. Bonguélé.
Pour une gestion rationnelle des fonds
Des 100 milliards de francs CFA à mobiliser, le Congo attend 12% des parts soient 12 milliards de francs CFA qui seront injectés notamment dans l’extension des activités agro-industrielles et la construction d’une exploitation agricole cacaoyère et multiculturel. Le CHU de Brazzaville doit également être réhabilité.
Serge Bonguélé attend une gestion rationnelle et efficiente des fonds qui seront alloués. « Autant nous nous réjouissons, autant nous sommes préoccupés par le fait que la rigueur ne soit pas au centre de la gouvernance publique. Ce n’est pas pour la première fois que le CHU va être réhabilité. Mais, quand nous nous rendons au CHU, c’est vraiment triste de constater qu’on ne peut pas y passer certains examens », se désole-t-il.
Un emprunt ouvert à tous
L’emprunt obligataire de la BDEAC est ouvert à tous, selon son président, Fortunato Ofa Mbo Nchama. « Tout le monde peut souscrire : les personnes physiques, les personnes morales et les États. C’est pour cette raison que le montant minimum de la souscription a été ramené à 150 000 francs CFA », explique-t-il. La BDEAC qui a totalisé 45 ans en 2020 a opté pour cet emprunt obligataire afin d’initier les citoyens de la sous-région à la culture de l’épargne. « Nous voulons inviter les citoyens de la CEMAC à la prise conscience ; pour qu’ils sachent que le financement de leur développement dépend d’eux-mêmes. Il ne faut pas qu’on passe tout le temps à attendre des capitaux qui viendront d’ailleurs, alors que nous-mêmes nous en avons », souligne M. Mbo Nchama.
Utiliser l’épargne locale pour impulser le développement
Les souscripteurs ne courent aucun risque, quelle que soit l’issue de l’opération, assure Luis Mbanga Ntolo, directeur de la Société générale Securitis. « Les souscriptions sont à titre réductible avec un privilège qui est donné aux personnes physiques. Toutes les personnes physiques qui vont acheter des titres seront servis intégralement. Donc, quel que soit le scénario, on ne diminue pas les quantités des titres », précise-t-il.
La BDEAC pense désormais que l’épargne locale doit être utilisée pour impulser le développement des États de la sous-région, parce que les investissements directs étrangers et l’aide publique au développement ont montré leurs limites.