(BFI) – Cette situation est consécutive à la volonté du gouvernement d’éviter les pressions inflationnistes sur l’économie et de préserver le climat social.
« Eviter les pressions inflationnistes sur l’économie nationale et préserver le climat social », telle est la raison avancée, en juin dernier, par le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba pour justifier le maintien des prix des produits inchangés à la pompe. Le membre du gouvernement expliquait en effet que « d’une manière générale, la politique des prix des produits pétroliers est restée la même nonobstant l’incendie survenu à la Sonara ».
Toutefois, le gouvernement compte maintenir le gel du prix des carburants à la pompe sur la période 2020 – 2030. Au cours des 10 prochaines années, “le Gouvernement poursuivra sa politique de gel de prix à la pompe des produits pétroliers”, peut-on lire dans la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SDN30) du Cameroun, dont la présentation a été faite en novembre par le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).
Ce nouveau cadre de référence pour les projets de développement du Cameroun prend le relais du Document de stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), qui a guidé le gouvernement sur les 10 précédentes années et est arrivé à son terme le 31 décembre 2019.
En ce qui concerne les produits pétroliers à la pompe, le Cameroun a fait le choix d’administrer les prix pour éviter d’imposer aux consommateurs les fluctuations du cours du baril de pétrole – auquel le prix du diesel et de l’essence est souvent largement corrélé – avec les risques de tensions sociales que cela peut entraîner lorsque les prix sont à la hausse.
Le ministre de l’eau et de l’énergie, Gaston Eloundou Essomba, a expliqué, en juin dernier, que le Cameroun réalise des marges – qu’il conserve en prévision des subventions – lorsque le cours du baril de Brent de la mer du Nord se situe en deçà de 40 dollars; mais enregistre des manques à gagner lorsqu’il passe au-delà.
Selon les statistiques officielles, la subvention de l’Etat camerounais à la consommation des carburants en 2019 s’est chiffrée à 205 milliards FCFA.