(BFI) – Grâce à sa régularisation obtenue le 12 mars 2020, Cameroon Telecommunications (Camtel), l’opérateur public des télécoms au Cameroun, prépare actuellement le lancement de son réseau de téléphonie mobile. L’information est contenue dans une annonce parue dans la presse ce 26 novembre.
Camtel y lance un appel à candidatures pour le recrutement des distributeurs agréés exclusifs « afin d’accompagner sa croissance et son développement, dans les 10 régions du Cameroun » ; ceci suite à ses « nouvelles concessions de licences de communications électroniques » avec le gouvernement. L’entreprise entend mettre en œuvre « sa nouvelle politique de distribution basée sur le zoning qui va aboutir à un nouveau découpage de ses territoires ».
Le niveau moyen d’investissement des éventuels distributeurs se situe à 50 millions de FCFA et 400 millions de FCFA avec un retour sur investissement garanti, explique l’entreprise. « Les candidats retenus devront respecter le cahier des charges, et se verront attribuer un secteur de distribution exclusif (zone géographique), avec un réseau de points de vente qu’ils devront développer et approvisionner régulièrement sur tous les produits Camtel en fonction des rotations de stocks, des fréquences de visites, et de l’atteinte des objectifs qui leur seront fixés », indique Camtel.
Les candidats intéressés devront faire parvenir leur candidature au plus tard le 4 décembre 2020 à l’entreprise. Le 10 décembre 2020, tous les candidats potentiels ayant répondu à l’appel à candidatures seront invités à une présentation des zones ou secteurs de distribution. Le 17 décembre suivant, les candidats devront faire parvenir, par ordre d’importance, trois choix de zones géographiques qu’ils auront sélectionnées. Chaque candidat sera ensuite reçu en entretien afin de défendre son projet, suivant un calendrier arrêté par Camtel.
Renaissance d’un opérateur
Premier à avoir lancé un réseau mobile au Cameroun en 1998, l’opérateur a mené ses activités dans le secteur sans titre d’exploitation jusqu’en 2003, année au cours de laquelle, l’État lui a octroyé le 14 novembre 2003, une convention de concession provisoire de réseaux et services téléphoniques fixes, pour une période de deux ans renouvelables une fois. Cette concession est arrivée à expiration en 2007. Depuis lors, Camtel n’avait plus bénéficié d’un titre d’exploitation formel, pour opérer dans un environnement concurrentiel.
Inscrite par l’État au portefeuille de liquidation et de réhabilitation depuis plus de 20 ans, Camtel a suspendu ses investissements au moment où les autres opérateurs entraient sur le marché et investissaient davantage pour conquérir des parts de marché à l’effet d’asseoir leur notoriété. L’absence d’investissement a par conséquent ralenti fortement la croissance de cette entreprise.
Le processus de liquidation abandonné et compte tenu du retard accusé par Camtel par rapport à ses principaux concurrents (Orange, MTN et Nexttel), le législateur a alors introduit en 2010 dans la loi sur les communications électroniques l’article 97, pour permettre à Camtel de bénéficier de plein droit des titres d’exploitation pour l’exercice des activités faisant partie de son objet social. Ce qui est le cas depuis le 12 mars 2020.
Depuis cette date, trois nouvelles concessions ont été octroyées à l’opérateur public des télécoms. Elles sont relatives à « l’établissement et l’exploitation d’un réseau de communications électroniques mobiles, à couverture nationale, ouvert au public, lié aux technologies d’accès 2G, 3G et 4G » ; « l’établissement et l’exploitation d’un réseau électronique de communications électroniques fixes à couverture nationale ouvert au public par accès filaires » ; et « l’établissement et l’exploitation d’un réseau de transport de communications électroniques, y compris les stations d’atterrissage de câbles sous-marins et des téléports vers les réseaux satellites ».
Couverture du territoire
Cette société d’État affirme que son réseau « couvre environ 65% de la population camerounaise, soit 55 départements sur 58, y compris les localités situées sur les principaux axes routiers, les villes universitaires, les cités balnéaires, les principales agglomérations, etc. »
Par ailleurs, indique-t-elle, ses travaux de construction du réseau mobile ont permis de déployer à ce jour 413 BTS 3 et 4G (équipements permettant de faire rayonner les réseaux indiqués, NDLR) sur l’ensemble du territoire, « avec en perspectives une extension d’environ 60 BTS d’ici le 31 décembre 2020 ».