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Le règlement de la dette intérieure permet de relancer l’économie Africaine

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(BFI) – Grande absente des débats actuels sur l’allègement de la dette africaine, la dette intérieure des États, est due par les États à leurs citoyens et à leurs entreprises. Beaucoup de pays africains plaident aujourd’hui pour une solution, car cette dette est généralement plus coûteuse que la dette extérieure, et elle empêche les pays africains de pouvoir relancer leur économie.

Pour les dirigeants et les économistes africains, il est illusoire de vouloir alléger le fardeau de la dette du continent sans prendre en compte la dette intérieure, encore appelée dette domestique. Shegun Adjadi Bakari est le conseiller économique du président togolais. Il explique qu’« aujourd’hui 50% de la dette africaine est due à des créanciers domestiques. Et cette dette est souvent de maturité courte, entre trois et cinq ans, et à des taux d’intérêt élevés. »

Cette dette intérieure regroupe l’argent que l’état doit à ses citoyens et ses entreprises, mais aussi les dettes contractées par les entreprises publiques. Par exemple, le géant sud-africain de l’électricité Eskom traîne une dette de 22 milliards d’euros. Pour certains pays, le poids de la dette intérieure dépasse largement celui de la dette extérieure, comme c’est le cas du Togo.

Pour Shegun Adjadi Bakari, « plus de 75% de la dette togolaise est en francs CFA. Donc, prenons l’hypothèse où si demain on annule la dette extérieure de l’Afrique, en fait le Togo sera pénalisé, parce que proportionnellement il se retrouvera avec une part importante de sa dette qui ne sera pas concernée par cette initiative. »

2 000 milliards de dollars de dette totale, selon la BAD

La dette publique extérieure africaine atteint environ 500 milliards de dollars. Mais si l’on y ajoute la dette intérieure des Etats, le montant total grimpe à 2 000 milliards de dollars, selon la Banque africaine de développement. Une somme tout bonnement astronomique. En Afrique centrale, les six pays de la Cemac, la Communauté économique et monétaire, s’en inquiètent. « Il est question de discuter avec nos partenaires pour que la priorité ne soit plus donnée seulement au remboursement de la dette extérieure, mais que la dette interne ait une place dans le schéma », explique Michel-Cyr Wembou, secrétaire général de la Cemac en charge des réformes économiques.

Reste à convaincre les partenaires multilatéraux de prendre en compte cette donnée. Michel-Cyr Wembou ajoute que « dans les appuis budgétaires négociés avec les partenaires financiers et techniques, la dette intérieure ne faisait pas partie des critères d’évaluation, ni même des indicateurs de performances. Il serait souhaitable qu’à l’avenir cette dette intérieure fasse partie des critères de performance à l’intérieur. »

Au final, l’idée serait de pouvoir refinancer à moindre coût cette dette, c’est-à-dire d’obtenir de meilleures conditions, et de pouvoir ainsi consacrer les ressources à financer les nécessaires plans de relance post-covid.

Placide Onguéné

Rédaction
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