(BFI) – La numérisation ou digitalisation des services prend corps dans quasiment tous les secteurs d’activité au Cameroun. Elle est devenue un atout mobilisé pour conquérir la clientèle. Pour certains, la digitalisation des services est perçue comme un outil de fidélisation de cette dernière.
Et ce n’est pas le secteur des banques qui cracherait sur cette mue technologique. Secteur qui, depuis quelques années, est lancé dans ce changement. En effet, dans le secteur financier au Cameroun, la digitalisation est désormais une réalité. Et son apport est indéniable dans les rapports banque/client, l’échange devient permanent et en un clic. Banque en ligne avec son lot de sms, consultations à distance, opérations diverses en un clic depuis un terminal numérique, retrait au distributeur sans carte, dépôt au guichet des fonds, des applications pour faciliter l’accès aux services bancaires, etc. prennent progressivement place dans les habitudes des Camerounais. Selon les experts, cette évolution est porteuse de grands espoirs en termes d’augmentation du taux de bancarisation, qui atteindrait désormais les 20% au Cameroun, contre 12% auparavant.
Si la facilitation de la vie est la première conséquence visible de cette mouvance digitale (moins de bousculade devant les guichets des banques et autres points de transfert de fonds), il est important de s’attarder sur l’impact économique de cette mutation. En effet, c’est le fruit de nombreuses start-ups qui permet de mettre en œuvre des services digitaux. « Des applications made in Cameroon permettent aujourd’hui d’effectuer les opérations ou transactions financières en toute sécurité à partir des téléphones portables et autres tablettes numériques. Cet apport des start-ups à l’instar d’Iwomi Technologies permet à la Commercial Bank of Cameroon de se lancer dans l’ouverture des premiers guichets automatiques de banque recevant des dépôts. Les autres banques ne sont pas en reste. Ainsi, Ecobank innovera dans les retraits sans carte sur ses distributeurs automatiques de billets. La filiale camerounaise du groupe nigérian United Bank of Africa lance sa banque en ligne », lit-on chez un confrère sur le sujet. Les exemples sont légion.
Toutes choses qui concourent à générer des emplois nouveaux et innovants, – bien que cette mouvance ait entraîné le chômage pour certains -, mais aussi une certaine fluidité dans les transactions et opérations. Les clients de banques se réjouissent par exemple de ce que désormais, ils ne sont plus obligés de s’aligner pour qu’un agent ou leur gestionnaire de compte les accompagnent dans leurs transactions. « Depuis, j’ai souscrit au service de banque en ligne, je peux effectuer mes opérations à toute heure, quel que soit l’endroit où je me trouve, depuis mon téléphone ou ma tablette. Avec ce service, je ne suis plus stressé à cause du décalage horaire et je peux donc être en phase avec mes partenaires », affirme François T., opérateur économique.
Au quotidien, pour ceux qui ont par exemple adopté le paiement électronique, les transactions commerciales sont allégées ; notamment dans un contexte où la petite monnaie n’est pas toujours disponible. Les paiements par carte et le mobile money étant désormais très utilisés, tant pour les achats chez les commerçants que le règlement de nombreux services (crédits téléphoniques, eau, électricité, télévision, etc.).
A côté des banques, les institutions financières et même l’Etat, ne veulent pas rester à la traîne. La banque centrale, via son organisme chargé de la monétique, développe depuis quelques années des outils modernes en droite ligne de la digitalisation des services. C’est ainsi que depuis 2015, le Groupement interbancaire et monétique d’Afrique centrale (GIMAC), via ses différentes offres, totalise cinq millions de transactions traitées sans incident majeur, pour un montant cumulé de 263 milliards de F. Pour ce qui est des pouvoirs publics, les actions telles que la dématérialisation des bons de caisse, le virement individualisé des salaires, etc. rentrent dans la mouvance de la digitalisation.
André Noir