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Victoire Tomégah-Dogbé : « quand on vous confie un travail, il faut bien le faire »

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(BFI) – Première femme à avoir occupé le poste de directeur du cabinet présidentiel au Togo, Victoire Tomégah-Dogbé fait à nouveau office de pionnière, en devenant la Première femme à siéger à la primature. Pondérée, l’air sympathique, la Première ministre a fait son chemin vers la tête du gouvernement et à force de travail bien fait.

Au Togo, une ligne d’histoire s’est écrite le 28 septembre lorsqu’un décret présidentiel a annoncé que Victoire Tomégah-Dogbé a été choisie pour prendre la tête du gouvernement. Première femme à devenir Première ministre dans le pays d’Afrique de l’Ouest, celle qui cumulait les fonctions de ministre du Développement à la base et de directrice du cabinet présidentiel a reçu un déferlement d’hommages.

Le plus marquant restera sans aucun doute celui d’Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue à la tête d’un pays africain. « Sachez que les femmes d’Afrique et du monde entier célèbrent votre réussite et soutiennent votre succès », a félicité l’ancienne présidente du Liberia. Cette dernière s’est ainsi jointe à de nombreuses personnalités dont le Secrétaire Général de l’ONU pour saluer celle qui s’est élevée au fil des années au sein de l’administration Faure par son travail.

Elle a la confiance du président togolais avec qui elle collabore depuis plusieurs années.

Plus qu’un simple acte de promotion du genre

 « Quand on vous confie un travail, quelle que soit sa nature, il faut bien le faire parce qu’en le faisant, vous vous honorez, vous honorez votre Dieu et on peut vous confier des choses plus importantes. C’est ce que j’ai fait durant mon parcours », confiait Victoire Tomégah-Dogbé en 2016.

A cette époque déjà, elle avait gagné sa réputation de femme de terrain. Parmi les plus proches collaborateurs du président, la nouvelle cheffe du gouvernement fait partie des personnalités influentes, mais moins ostentatoires.

Celle que les jeunes entrepreneurs appellent affectueusement “maman” a la confiance du président togolais avec qui elle collabore depuis plusieurs années.

Très populaire et consensuelle, elle a su avec les années, attirer et conserver la sympathie des populations à la base, surtout dans les contrées où elle est réputée travailleuse et dynamique. De nombreuses initiatives destinées aux populations à la base et aux jeunes, portent ainsi sa marque : FAIEJ, PAEIJ-SP, ANADEB, PRADEB entre autres, au point de susciter des observations de l’OCDE : « Le foisonnement de programmes et projets pilotés par des structures autonomes, et dont certaines actions s’entremêlent sans véritable coordination, constitue un goulot d’étranglement ». Une pluralité de projets qui pourtant, contribuera à renforcer sa proximité avec les diverses couches sociales, avec qui elle n’hésitera pas parfois à partager des moments de réjouissance.

Si ces efforts sont louables, ils ne constituent pas la principale raison de la nomination de Victoire Tomégah-Dogbé. Plus qu’un simple acte de promotion du genre, c’est une véritable marque de confiance et une prime à la compétence qu’attribue le président à celle qui a quitté sa carrière au PNUD pour répondre à son appel en 2008.

Un parcours exemplaire

Très discrète sur sa vie privée, la nouvelle locataire de la primature ne semble laisser comme empreintes que ses états de services. Née, à l’état civil Victoire Sidémého Dzidudu Tomegah le 23 décembre 1959 à Lomé, elle est décrite comme une élève exemplaire. Après son baccalauréat, elle intègre en 1978 la faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’actuelle Université de Lomé.

Sortie diplômée d’une maîtrise en sciences économiques et de gestion, en 1982, elle décide de se perfectionner à l’étranger. Elle part au Danemark où elle obtient un diplôme en marketing spécialisé en General management finance au Jutland Technology Institute Aarhus, en 1988. Elle rallie ensuite la Suisse où elle obtient un Orchestrating Winning Performance à l’International Institute for Management Development de Lausanne, en 1996. Elle poursuit ses études grâce à l’université virtuelle de Développement du PNUD New York en association avec la Jones International University. Les deux organismes permettent à Victoire Tomégah-Dogbé d’obtenir un diplôme de spécialisation dans les domaines d’intervention couverts par le PNUD.

Elle revient alors chez elle, à Lomé, où elle commence sa vie professionnelle à l’Industrie togolaise des Plastiques (ITP). Entre 1986 et 1988, elle y gravit les échelons. La native de Badougbé (Région maritime du Togo) passe, en effet, du poste de chef du personnel à celui de chef service approvisionnement, avant de prendre la tête de la direction administrative et financière de l’ITP de 1988 à 1992. En 1992, elle quitte l’ITP et devient Responsable du réseau Shell au Togo. L’année suivante, elle retourne à l’ITP et en devient la directrice générale, poste qu’elle occupera de 1994 à 1998. Elle rejoint ensuite le PNUD qui l’avait formée, en tant qu’assistante chargée des opérations au Togo de 1999 à 2002.

Celle que les jeunes entrepreneurs appellent affectueusement “maman” a la confiance du président togolais.

Victoire Dogbé sera mutée au même poste, mais cette fois au Congo-Brazzaville. Elle y reste deux ans avant de partir, en 2004, au Burkina Faso où elle est représentante résidente adjointe chargée des opérations jusqu’en 2007. L’année suivante, elle occupe le même poste au Bénin. 

En 2008, alors qu’elle est à Cotonou depuis un an, le président togolais Faure Gnassingbé et le Premier ministre de l’époque Gilbert Houngbo font appel à elle pour rejoindre le gouvernement.

Victoire Tomégah-Dogbé accepte la proposition et est nommée ministre, déléguée auprès du Premier ministre, chargé du développement à la base. En 2009, elle prend les rênes du cabinet présidentiel, fonction qu’elle doit cumuler avec la gestion de son département ministériel. L’année suivante, à la suite de la réélection du président Faure Gnassingbé, elle est promue ministre du Développement à la base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi des jeunes. Elle conserve ses fonctions ministérielles jusqu’à sa nomination, ce 28 septembre à la tête de la primature.

« J’ai une pensée particulière pour toutes ces jeunes filles qui osent et mettent tout en œuvre pour réaliser leurs rêves », déclare-t-elle lors de sa prise de fonction. Fierté que la nouvelle patronne de l’exécutif togolais a vite fait de partager avec “toutes les femmes togolaises”.

Cette déclaration semble avoir fait mouche puisque dans les médias togolais, de nombreuses femmes ont répondu en écho en exprimant leur fierté pour le modèle que représente Victoire Tomégah-Dogbé.

Malgré tout, il ne s’agissait pas seulement de nommer une femme, car dans les prochaines semaines, ce sont ses compétences de gestionnaire qui seront mises à l’épreuve. Et même si dans la foulée de la nomination de la Première ministre, la présidence a nommé une nouvelle Secrétaire générale en la personne d’Ablamba Ahoéfavi Jonhson. Comme leurs prédécesseurs, les deux femmes seront jugées sur leurs résultats.

Le nouveau visage de l’exécutif togolais dirigera une équipe de 33 membres dont 11 femmes.

Rédaction
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