Le retard du démarrage de cette activité est causé par les conditions de l’interopérabilité exigées par le régulateur. Mobile Banking, fibre, ADSL, segment des entreprises, partage de réseau…, en marge de l’inauguration par Orange Middle East and Africa de son nouveau QG casablancais, le patron d’Orange Maroc revient sur la riche actualité de l’opérateur télécoms dans le Royaume.
Quel est l’enjeu derrière l’ouverture de ce nouveau siège à la Tour CFC ?
L’ouverture de ce nouveau siège est pour nous à la fois emblématique et stratégique. Le choix de Casablanca a été évalué en fonction de la facilité de s’implanter ainsi que des moyens mis à notre disposition, ici, en termes de standard de qualité.
C’est aussi un siège de direction où les collaborateurs seront beaucoup sollicités. Il fallait donc qu’il y ait des facilités, encore une fois, en termes de liaison aérienne, et Casablanca remplissait cette importante condition pour nous, car l’objectif est de rapprocher les centres de décisions de nos marchés, clients et partenaires.
Cette direction va chapeauter notre stratégie Moyen-Orient et Afrique, il est donc clair que le choix de Casablanca n’est pas anodin. Il y a tout une réflexion qui a été faite et qui s’inscrit dans l’optique d’étendre davantage notre présence au niveau continental.
Par quoi se distinguerait l’activité du mobile banking au Maroc par rapport aux autres pays où vous proposez ce service ?
Nous avons une très bonne expérience dans une grande partie de l’Afrique en termes de mobile monnaie, et cela nous permet de mieux appréhender les difficultés auxquelles nous devons faire face quand nous voulons nous implanter dans différents pays.
Pour le Maroc, la donne est différente, dans le sens où le taux de bancarisation demeure nettement bien plus supérieur que dans d’autres pays africains où nous sommes notamment présents, ce qui permettra, sur le long terme, une bonne évolution de l’activité du mobile banking.
Quand comptez-vous démarrer cette activité au Maroc ?
Le régulateur au Maroc qui est la Banque centrale, a demandé qu’il y ait l’interopérabilité dès le lancement du service, ce qui a un peu compliqué la tâche pour nous, car nos plateformes n’étaient pas adaptées pour permettre l’interopérabilité.
Il a donc fallu procéder à sa mise en place, ce qui a pris du temps. Cette situation est tout à fait normale quand il s’agit de ce type de «process». Il ne faut pas oublier que mettre en place un réseau de distribution solide met du temps aussi.
Cependant, le délai de réalisation n’est pas un défi pour nous, le plus important c’est de faire les choses de la bonne manière, peu importe le temps que cela prendra. Pour que l’écosystème, dans son ensemble, se crée au niveau du pays pour l’activité du mobile banking il va falloir du temps. Toutefois, nous vous assurons que le lancement se fera dans les trois prochains mois, même si nous savons qu’il n’y aura pas beaucoup de business sur le mobile monnaie. Mais nous pensons que cela va croître petit à petit, le temps que les utilisateurs testent le système et voient ses avantages.
Des bruits courent que vous comptez vous détacher de l’ADSL pour aller uniquement vers la fibre. Est-ce vrai ?
Nous pensons que le Maroc souffre d’un déficit en fibrage. Il y a donc un gros marché à saisir en FTTH (Fiber to the home), autrement dit ramener la fibre chez les gens.
Nous avons beaucoup investi dans la fibre et allons continuer à le faire, car nous pensons que c’est effectivement une manière de développer notre business et d’aller vers de meilleures offres.
Cela ne veut en aucun cas dire que nous allons laisser tomber d’autres technologies et nous détacher de l’ADSL. Nous resterons à la fois opérateur mobile et fixe.
Durant les dernières années, vous vous êtes développés dans le segment des entreprises. Comment a-t-il évolué pour vous ?
Le segment des entreprises fait partie de nos priorités et Orange est très bien placé aujourd’hui par son offre pour offrir des services de qualité aux entreprises marocaines, mais également des services après-vente.
Bien entendu, le segment PME fait partie pleinement de notre stratégie ici au Maroc. Durant les dernières années, nous avons bien amélioré nos offres, ce qui a nettement contribué à faire évoluer notre portefeuille client.
Je peux vous dire qu’en termes de croissance, nous réalisons de bons résultats sur le B2B (Business to business). Bien sûr, nous allons poursuivre notre effort afin de proposer de nouveaux services, encore plus adaptés aux attentes de nos clients, et augmenter de la sorte dans la chaîne de valeur avec des services et produits plus tournés vers l’IT et destinés aux entreprises.
Que pensez-vous du partage de réseau entre les trois opérateurs du marché ?
Pour nous, il s’agit de quelque chose de vraiment nécessaire. J’espère que mes collègues et concurrents ont la même approche que nous, car nous avons tous à y gagner. Le partage de réseau n’est pas quelque chose qui remet en cause notre concurrence. C’est tout simplement le fait de mettre en commun des infrastructures, chacun restant bien sûr maître de ses offres commerciales et de sa stratégie.
Cela, encore une fois, n’empêche en rien une concurrence juste et saine. Je considère que c’est une manière intelligente à la fois de protéger l’environnement et les infrastructures, car cela fait moins de site et moins de dégâts pour l’installation de la fibre dans les chaussées. Chez Orange nous sommes très favorables au partage de réseau.