(BFI) – Réunis les 17 et 18 février 2024 au cours de leur 37e session à Addis-Abeba, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine ont reconduit le Sud-Africain Wamkele Mene au poste de secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) pour quatre années supplémentaires.
Élu en 2020, Wamkele Mene est le premier secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Il a été reconduit à ce poste pour un mandat de 4 ans le 17 février 2024 en marge du 37ème sommet de l’Union africaine en Ethiopie. Avant son élection au secrétariat général de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), Wamkele Mene a occupé le poste de directeur du département des Relations économiques avec l’Afrique, au ministère sud-africain du commerce et de l’industrie. Une expérience qui lui a permis de mieux comprendre les enjeux du développement du commerce intra-africain. Sous le leadership de Wamkele Mene plusieurs accords pour faciliter les échanges commerciaux entre les pays africains dans le cadre de la Zlecaf ont été signés. C’est le cas du Kenya qui a importé des marchandises d’une valeur de 380 millions USD en provenance d’Afrique du Sud, contre des exportations de 42,3 millions USD en 2022.
« Les activités que nous avons entreprises comprennent : un engagement intensif avec le secteur privé, par exemple nous avons signé un protocole d’accord avec UBA, et nous avons convenu dans les termes du protocole de mobiliser 7 millions de dollars dédiés aux PME qui commenceront dans le cadre de la Zlecaf, ce qui a été fait. Nous avons également convenu de convoquer des jeunes pour les sensibiliser à la zlecaf, pour s’assurer qu’ils profitent de cette institution afin d’identifier les opportunités dans le secteur des locomotives, du commerce numérique et de toute une série de secteurs différents. Nous avons fait tout cela, et nous étions très conscients que les jeunes devaient être au cœur de cette accélération » souligne Wamkele Mene, Secrétaire général du Secrétariat de la ZLECAf.
Sous le Leadership de Wamkele Mene, 47 pays africains ont ratifié le protocole ZLECAf. 8 de ces États bénéficient actuellement de la possibilité d’échanger 96 produits avec des préférences tarifaires, couvrant des secteurs tels que les produits pharmaceutiques, le caoutchouc, les pâtes alimentaires, le thé, le café, l’acier et le bois. Le commerce intra-africain ne représente actuellement que 15 % du commerce total du continent, contre 58 % en Asie et 67 % en Europe, un chiffre que Wamkele Mene ambitionne de relever d’ici 2025. Avec ce mandat renouvelé, il tient à poursuivre le concept panafricaniste d’un marché unique africain, qui créerait un marché continental de 1,3 milliard de personnes avec un PIB combiné de 3 400 milliards USD, ce qui en ferait la plus grande zone de libre-échange au monde depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce.
Le Secrétaire général de la Zlecaf annonce que « Deux protocoles finaux seront adoptés, à savoir le protocole sur le commerce et celui sur l’investissement. Cela complétera l’architecture juridique de l’accord lui-même et nous permettra de passer à une mise en œuvre complète et de ne plus négocier. Il s’agit là d’un état des lieux très important à prendre en compte. En ce qui concerne l’initiative de commerce guidé, le nombre de pays est passé de 7 à 35 pays qui cherchent à offrir des opportunités commerciales significatives à leurs secteurs privés, à leurs petites et moyennes entreprises et à leurs jeunes ».
Le sud-africain âgé de 44 ans a fait face à de nombreux défis dans la mise en œuvre de la Zlecaf. Actuellement, il existe un déficit de financement de 68 à 108 milliards USD, dans un continent où seulement 34% de la population a accès à l’électricité. Ces défis contribuent à des coûts logistiques élevés, qui peuvent représenter jusqu’à 40 % du coût des échanges de marchandises entre les pays africains, un problème qu’il souhaite résoudre.
Il faut dire que « Le Bénin, le Libéria, le Soudan, le Sud-Soudan, Madagascar et la Libye n’ont pas encore ratifié l’accord. Si nous regardons la carte des pays qui ont ratifié, nous avons besoin de plus. Deuxièmement, nous devons accélérer les échanges de services. Nous nous sommes concentrés sur le commerce des marchandises et nous devons donc accélérer la libéralisation des services touristiques et des services financiers. Nous devons accélérer la libéralisation de ces secteurs de services sur le continent africain. Tels sont nos véritables défis » révèle Wamkele Mene.
Malgré ces défis, Wamkele Mene continue à poursuivre l’élimination des barrières commerciales dans le cadre de la ZLECAf et permet aux pays participants de développer leurs avantages comparatifs, d’accroître la productivité et d’améliorer la qualité de leurs biens et services.