(BFI) – La société cimentière Dangote SA Congo a repris, depuis le 14 mars, ses activités de distribution du ciment de l’usine vers les grossistes. Sur le site de Ndingi, dans le département de la Bouenza, l’usine s’apprête à redémarrer la production dès la fin de mois.
La reprise de la distribution du ciment Dangote intervient une semaine après la lettre du Premier ministre adressée le 2 mars dernier aux dirigeants sociaux du groupe industriel. Des dix conditions posées par la société cimentière, le gouvernement a réagi sur quatre, à savoir: le remboursement des préfinancements estimés à 985 millions FCFA, l’abandon des redressements sur la retenue à la source sur les paiements réalisés à l’étranger, la réduction de 50% des frais de péage et les frais de manutention au port de Brazzaville.
Mise en service en 2018, l’usine de Dangote produit près d’un million de tonnes de ciment par an, contre deux millions de tonnes de ciment initialement prévues. Elle a cessé ses activités depuis trois mois pour attirer l’attention des autorités sur les multiples tracasseries qui freinent son circuit de production et de distribution de ciment en République du Congo. Il faut encore beaucoup de jours pour voir l’usine de Ndingi reprendre son régime, a averti une source proche du dossier, car les fours doivent être chauffés à blanc, soit environ 1400°.
Le ciment qui est actuellement en distribution fait partie du stock retenu dans le broyeur ciment, donc déjà passé à l’étape de stockage clinker où tout doit être chauffé, ajoute la même source. Pour relancer son usine et financer les frais de cessation d’activités (paiement des salaires, des charges incompressibles…), Dangote SA Congo a fait un prêt interne à l’usine de Ndingi. Alors que le groupe attend d’elle le remboursement total des 147 milliards investis.
Souvent citée en exemple de réussite après des investissements publics et étrangers, l’industrie cimentière du Congo bat de l’aile depuis un certain moment. Deux sociétés sont en cessation d’activités, Diament ciment et Cimaf, tandis que les trois autres tentent de s’adapter aux difficultés du marché.
Cédric Boyomo