(BFI) – Le Collectif des syndicats des acteurs des transports routiers veut augmenter le prix du transport par taxi à 300 FCFA (en journée) et 350 FCFA (la nuit) dès ce mois de mars 2022 revèle Investir au Cameroun.
En effet, dans un communiqué diffusé dans les médias sociaux, ce Collectif explique que cette augmentation s’impose parce que les salaires des chauffeurs sont « minables » : 20 000 FCFA/mois (moins du SMIG fixé à 36 270 FCFA) pour les chauffeurs de taxi ; 40 000 FCFA/mois les chauffeurs de bus de 70 places ; 70 000 FCFA/mois pour les chauffeurs de camion.
« À nos jours, la plupart des prix ont connu une augmentation remarquable dans notre pays et nos salaires restent inchangés, le transport clandestin a augmenté nous empêchant de travailler. Nous sommes asphyxiés », justifie le Collectif. Ce dernier évoque également comme raisons : la cherté des prix d’huile de vidange de moteur et autres accessoires automobiles, les tracasseries policières, le mauvais état des routes…
Ousmanou Ibrahim, chauffeur de taxi à Yaoundé, déclare à cet effet : « Vous voyez qu’actuellement, tous les produits coûtent chers. Mais on veut que ce soit le transport qui reste moins cher. Pourquoi ? Nous aussi on est des êtres humains. On veut aussi vivre comme les autres Camerounais ». Pour lui, une hausse du coût de transport permettra de revaloriser les salaires dans le secteur.
En mars 2020, évoquant la réduction du nombre de clients à transporter au même moment du fait de la pandémie du Covid-19, certains transporteurs ont procédé à une augmentation en catimini. Au lieu de 250 FCFA le ramassage en journée et 300 FCFA en soirée, plusieurs conducteurs de taxis ont renchéri les coûts de 50 voire 100 FCFA. Mais, le Syndicat national des conducteurs des transports urbains et interurbains du Cameroun (Synactruicam) avait stoppé cette hausse et avait invité les acteurs du secteur à « respecter le prix minimum de ramassage qui est de 250 F le jour et de 300 F la nuit ».
Cette situation se présente dans un contexte social tendu. Plusieurs corps de métier (enseignants, auxiliaires de la Justice…) revendiquent de meilleures conditions de travail.