(BFI) – Les récriminations en rapport avec le système de comptage de l’électricité représentent 60% des plaintes déposées à l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel). Le régulateur a ainsi lancé à Yaoundé un atelier pour réformer les services de comptage au Cameroun.
Le sujet préoccupe donc. Comment faire en sorte que le consommateur paye le juste prix ? Comment faire en sorte que l’usager ait son branchement au moment souhaité ? Comment améliorer l’accès à une électricité de qualité ?
Telles sont les questions qui devront trouvées réponses au terme du projet d’appui à l’Arsel pour la filialisation des services de comptage de l’électricité au Cameroun, récemment lancé à Yaoundé au cours d’un atelier présidé par le secrétaire général du ministère de l’Eau et l’Energie (Minee), Adolphe Ndjouke Thome. C’était en présence de l’ambassadeur du Japon au Cameroun, Osawa Tsutomu.
Financé par la Banque africaine de développement au travers du Fonds africain d’assistance au secteur privé (Fapa) à hauteur de 291 millions de Fcfa, ce projet voudrait intégrer le secteur privé dans la chaîne, dans l’optique de renforcer le système de comptage avec des méthodes innovantes. Un soutien aux actions déjà mises en œuvre par le gouvernement et Eneo, opérateur en charge de la distribution.
Pendant les 18 mois que va durer le programme, il sera question de réaliser l’étude de faisabilité détaillée pour évaluer les risques, coûts et avantages de l’installation des fournisseurs de compteurs prépayés/intelligents, la rédaction des projets de textes réglementaires sur ces compteurs intelligents, etc.
Le représentant de la Bad a promis de veiller à la bonne réalisation de ce programme. C’est que, d’après des chiffres donnés par le secrétaire général du Minee, la réalisation moyenne de nouveaux branchements est de 80 000 ces dix dernières années.
Il faudra encore dix ans au service public, précise la tutelle, pour doubler le nombre de clients facturés et combler le déficit en compteurs, estimé à 1,8 million. « Les actions concernent l’amélioration de la qualité de la fourniture pour ceux qui ont déjà les compteurs, mais aussi ceux qui n’ont pas de compteurs. Le projet de la Bad vise effectivement à renforcer les capacités du secteur privé à s’impliquer dans la fourniture des services de comptage, ce qui permettra donc de combler le déficit », affirme Jean Pascal Nkou, directeur général de l’Arsel.
Par implication du secteur privé, le régulateur entend développement des technologies innovantes, diversification des modes de paiement mais aussi production des compteurs, qui pour l’heure sont exclusivement fournis au Cameroun par voie d’importation.
Le consommateur reste au centre de cette démarche. Mis en œuvre, ce projet permettra de limiter la fraude, avoir son branchement à temps, régler la question des surestimations ou de sous-estimation des factures mais aussi améliorer le taux de recouvrement.
Omer Kamga