(BFI) – Prévue le 1er juillet 2020, la mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange continentale africaine est reportée. L’annonce a été faite hier, mardi, sans précision quant au nouvel agenda. En cause : la pandémie de coronavirus qui agenouille l’économie du continent.
Alors que la mise en œuvre de la zone était déjà menacée par certaines tendances protectionnistes observées sur le continent (au Nigeria notamment), la nouvelle crise sanitaire devrait ralentir son opérationnalisation. Depuis le début de la pandémie, 52 pays africains ont fait état de cas actifs sur leur territoire. Cette situation a entraîné de nombreuses mesures restrictives à travers le continent, allant de l’interdiction des rassemblements aux fermetures des frontières ; une situation de nature à entraver le commerce entre les pays.
La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) ne sera donc pas effectivement mise en œuvre le 1er juillet prochain comme prévu. « Il n’est évidemment pas possible de commencer le commerce comme nous l’avions prévu le 1er juillet dans les circonstances actuelles », a déclaré Wamkele Mene, secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine lors d’une conférence téléphonique hier mardi 28 avril 2020 dans des propos relayés par Reuters. Toutefois, a-t-il ajouté, « L’engagement politique demeure, la volonté politique demeure d’intégrer le marché africain et de mettre en œuvre l’accord comme prévu ».
Pour le secrétaire général de l’organisation, la mise en œuvre du marché pourrait d’ailleurs devenir le principal plan de relance de l’Afrique, une fois la pandémie de covid-19 passée.
Entrée en vigueur en mai 2019 après de nombreuses et longues négociations entre les Etats, la concrétisation de la Zlecaf devrait notamment consister en le démantèlement tarifaire du commerce entre les 55 pays du continent. L’Afrique créera ainsi le plus grand bloc commercial régional au monde, de 3,4 milliards de dollars et 1,3 milliard d’habitants.
La pandémie du Covid-19 a paralysé le commerce mondial. Et alors que l’Afrique n’a que tardivement été touchée sur le plan sanitaire et reste la région du monde la moins touchée, les effets de la pandémie sur l’économie en général et le commerce en particulier s’est rapidement fait ressentir, le continent étant essentiellement exportateur de matières premières et importateur de produits finis. Wamkele Mene n’a donné aucune précision quant aux nouvelles dates envisagées pour la mise en œuvre effective de la Zlecaf, mais à voir les prévisions de croissance sur l’Afrique qui concordent sur une sérieuse récession en 2020, il est fort probable qu’il ne soit plus question de mettre en œuvre la Zone de libre-échange cette année.
Félix Victor Dévaloix