(BFI) – Oui, enfin l’Allemagne et la France ont su faire taire leurs divergences et s’accorder sur un plan de relance de l’économie européenne dont l’ampleur (création d’un Fonds de solidarité de 500 milliards d’euros) permet d’augurer des lendemains meilleurs. Tel est le sentiment qui prévaut au sommet des Etats, chez nous en Afrique, où les tensions croissantes au sein de l’Union Européenne faisaient craindre le pire : le pire c’est-à-dire un délitement de l’Union Européenne qui aurait entraîné la disparition de sa monnaie commune, l’euro, à laquelle est étroitement lié le franc CFA.
S’il n’est pas encore certain que les vingt-sept nations de l’Union s’entendront sur la politique à suivre pour éviter le désastre économique et financier que risque de provoquer la pandémie du coronavirus, l’entente qui s’est affirmée lundi dernier entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron au terme d’une « visioconférence » a envoyé un signal fort : à la communauté européenne, bien sûr, mais également à la communauté internationale qui commençait à douter sérieusement de l’avenir du Vieux continent.
Vu du cœur de l’Afrique, où sont énoncées ces remarques, l’accord Merkel-Macron ne résout pas seulement le problème du redressement de l’Europe dont l’économie et les finances ont été durement impactées par le confinement et la fermeture des frontières ; il ouvre aussi et surtout la voie à une relance de la coopération entre l’Union et ses partenaires africains qui avait tendance, ces derniers temps, à se réduire. Avec au cœur de cette relance une aide multiforme qui nous aidera à résoudre nos propres problèmes et qui, de ce fait, évitera que la vague des migrations sauvages vers le Nord s’amplifie, provoquant en Europe même des dissensions qui finiraient par provoquer son délitement.
N’anticipons pas sur la suite des évènements mais disons, ou plutôt écrivons sans l’ombre d’un doute qu’une nouvelle page peut maintenant s’écrire sur la base du rapprochement qui vient de s’opérer entre Berlin et Paris. Une nouvelle page qui aura de très bons effets pour les deux pays, pour l’ensemble de la communauté européenne et plus généralement pour tous les partenaires de la vieille Europe qui doutaient de sa capacité à résoudre les problèmes auxquels celle-ci se trouve aujourd’hui confrontée.
Bertrand Abégoumégné