(BFI) – Le Medef, à travers l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), organise la première Rencontre des entrepreneurs francophones (REF21) depuis l’ère du coronavirus. Près de cinq cents dirigeants de trente et un pays prennent part à l’événement, les 24 et 25 août, à Paris en France.
L’Afrique francophone sera largement représentée aux assises. Parmi les noms cités, on peut noter la présence du président de Madagascar, Andry Rajoelina; du Premier ministre ivoirien, Patrick Achi; de deux ministres du Congo-Brazzaville, notamment ceux des Finances, Rigobert Roger Andely, et du Développement industriel et de la Promotion du secteur privé, Nick Fylla de Saint-Eudes ; ainsi que les ministres de la République démocratique du Congo (RDC) en charge de la Jeunnesse, Yves Bunkulu Zola, et du Numérique, Cashmir Kolongele Eberande.
Les particpants entendent répondre à l’initiative du président sénégalais, Macky Sall, de lier encore plus le destin de ces pays qui partagent le français, la même culture et le même droit, en faisant « plus d’affaires ensemble ». Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bezieux, rappellera la place qu’occupent les entreprises françaises en Afrique et l’urgence d’ajouter à la francophonie culturelle, linguistique et diplomatique, le maillon manquant, qui est la francophonie économique.
« Nous n’avons pas l’équivalent du Commonwealth, cette « prospérité commune » institutionnalisée par les Anglophones. Notre idée c’est que l’économie ne soit plus le parent pauvre des relations entre francophones », indique-t-il. Une vieille idée que les pays francophones n’ont jamais pu mettre en place, depuis les mandats de Boutros Boutros Ghali.
En attendant, le vice-président du Medef, Fabrice Le Saché, invite à profiter du « plus grand dénominateur commun » que représente le français pour en faire « une langue utile ». Des mots répétés depuis trois décennies – qui commençaient à sonner creux – qui pourraient être concrétisés lors de cette manifestation. Ainsi, le monde francophone entend parler d’une même voix autour de l’entrepreneuriat en période de covid-19.
Près de 380 chefs d’entreprise et 25 présidents d’organisations patronales présents à la REF21 viennent de dix-huit pays du continent africain (Algérie, Cameroun, Congo-Brazzaville, Côte d’Ivoire, Madagascar, Sénégal, RDC, Togo, Tunisie, Niger, Mauritanie, Maroc. etc).
Les intervenants évoqueront les investissements, les infrasctructures, l’agro-business, les produits locaux, le BTP, le tourisme, les mines, l’énergie, la finance, la culture, l’attractivité, le développement durable … . A travers des thèmes précis, comme la formation et l’éducation, la ville durable, le numérique, la transition écologique, les infrastructures, le développement urbain, le financement des entreprises, la transformation numérique, l’éducation-formation, etc, clé de voûte pour la mise en place d’une francophonie des affaires, dans cet espace commun qui compte 54 pays membres, pèse près de 550 millions d’âmes, 18% du PIB mondial pour un taux de croissance annuel proche de 7%.
Ce que l’Etat français a perdu en Afrique en termes de rayonnement, les entreprises françaises sont en train de le combler. En dix ans, le secteur privé français a doublé son stock d’investissements en Afrique passant de 20 à 40 milliards d’euros. Un investissement est très attendu en Afrique mais qui a besoin de garanties de sécurité, de bonne gouvernance, du droit des affaires, des cahiers des charges des pays africains. Les travaux de la REF 21 se concluront par l’adoption d’un communiqué visant à pérenniser la rencontre.
André Noir