(BFI) – Le Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN) annonce la signature, le 17 novembre 2022 à Yaoundé, la capitale du Cameroun, d’une convention de collaboration avec Afriland First Bank. Cette convention, apprend-on dans un communiqué officiel, va bénéficier aux entreprises admises au Programme national de mise à niveau (Pnman). Il s’agit du programme phare déployé par le BMN depuis sa création en 2011, et qui, à travers divers outils, consiste en l’accompagnement des entreprises dans la compétitivité et la restructuration financière.
« La signature de cette convention avec le leader du secteur bancaire au Cameroun s’inscrit dans le cadre de la recherche des solutions pérennes pour le financement des plans de mise à niveau des entreprises admises au Pnman. Au travers de ce bel exemple de partenariat public-privé, le BMN et Afriland First Bank s’engagent à contribuer davantage à la réussite de la Stratégie nationale de développement (SND 30), dont un des piliers majeurs est la transformation structurelle de l’économie camerounaise », soutient le BMN.
La convention avec Afriland First Bank vient compléter une liste déjà bien fournie des partenaires stratégiques du BMN, qui œuvrent dans le champ du financement des entreprises. Il s’agit du Crédit du Sahel, de African Leasing Company (absorbé par sa maison-mère Afriland First Bank) ; de la Banque camerounaise des PME (BC PME) ; de Investisseurs et Partenaires (I&P), de Pro PME, du Fonds africain de garantie et de coopération économique (Fagace), et de l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam).
À travers ce partenariat avec le BMN, ces établissements financiers et de crédit s’engagent à financer les programmes de mise à niveau des entreprises sous programme avec le BMN, grâce à des crédits à taux réduits et des remboursements sur des périodes plus convenables. Ceci, dans un contexte général marqué par la difficulté des PME locales à accéder aux financements.
Un plan stratégique de 65 milliards de FCFA
Au demeurant, la signature de la convention entre le BMN et Afriland First Bank survient au moment où la survie de cette structure étatique mise en place pour accroître la compétitivité des entreprises locales, dans un contexte d’émergence de zones de libre-échange, est menacée, faute de financements pour poursuivre la mise à niveau des entreprises. « Le financement de l’Agence française de développement (AFD), consécutif au 3e CD2 (Contrat désendettement développement, NDLR), est épuisé depuis décembre 2021. Puisque le BMN n’a pas été reconduit pour le second triennat. Une vaste réflexion est engagée par le Comité de pilotage pour permettre un autofinancement du BMN », souffle un membre du Comité de pilotage du BMN.
Cet autofinancement, selon l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), passe par l’évolution du BMN en une agence viable et autonome. À en croire l’organisme onusien, qui a présenté une étude-plaidoyer sur le sujet le 21 juillet 2022 à Yaoundé, la mutation souhaitée permettra à cet organisme public de mieux se déployer. Car, soutient l’Onudi, il bénéficiera alors d’un alignement sur le modèle juridique des établissements publics et entreprises publiques ; d’une indépendance juridique ; d’une autonomie financière ; d’une diversification des prestations au profit des entreprises et d’une meilleure réactivité.
En attendant que les autorités publiques camerounaises tranchent sur cette question, le BMN s’est doté d’un plan stratégique 2020-2024. Arrimé à la stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND20-30) adoptée par le gouvernement camerounais, et dont l’un des piliers est la transformation structurelle de l’économie, à travers le développement d’une industrie manufacturière robuste ; le plan stratégique du BMN révèle des besoins financiers d’un montant de 65 milliards de FCFA. Cet argent servira principalement, apprend-on, à conduire la mise à niveau de 600 entreprises camerounaises en 4 ans.