(BFI) – Le marché africain des télécoms est en pleine mutation. La Covid-19 a accéléré les exigences des consommateurs en termes de connectivité et de services à valeur ajoutée. Les experts du secteur voient les opérateurs qui ne pourront pas suivre la cadence disparaître dans les prochaines années.
Ralph Mupita (photo), président-directeur général de MTN, estime que les marchés télécoms de plus deux opérateurs disparaîtront sur le long terme. Cette situation est due au fait que la masse de bénéfices disponible sur le marché africain n’est pas assez importante pour bénéficier à tous les opérateurs. Il a fait cette déclaration le mardi 26 avril, lors du dernier webinaire « Think Big » organisé par le groupe financier sud-africain PSG et relayé par l’Agence Ecofin.
« D’ici quelques années, nous verrons un secteur dominé par deux ou trois acteurs majeurs qui ont les capacités et les moyens de mobiliser des capitaux massifs, localement et à l’étranger, pour soutenir l’expansion de l’industrie. MTN a bien l’intention d’être l’un des opérateurs d’envergure sur tous ses marchés », a-t-il expliqué. Il prône la consolidation des opérateurs, car un marché télécoms saturé « n’est pas viable ».
En Afrique, la demande en connectivité à haut débit et en services à valeur ajoutée s’est accrue ces deux dernières années, mettant la pression sur les finances des opérateurs télécoms. Seuls ceux disposant de réelles capacités pour investir dans la modernisation et l’extension de leur réseau, afin de satisfaire la demande du plus grand nombre, pourront survivre et enregistrer des revenus croissants. Les autres opérateurs qui ne pourront pas suivre la cadence risquent de voir leurs abonnés migrer vers la concurrence. Ce qui entraînera leur disparition progressive ou leur rachat.
Notons que cette tendance a déjà commencé à se manifester sur plusieurs marchés du continent. Par exemple, les marchés gabonais et béninois sont passés de quatre opérateurs télécoms en 2014 à deux actuellement. Le Ghana, qui compte actuellement quatre opérateurs, se dirige aussi vers un duopole sur son marché télécoms, selon les autorités. Dans cette tendance, la concurrence a contraint Millicom International Cellular à se retirer de tous ses marchés africains. Africell s’est retiré du marché ougandais pour la même raison.