(BFI) – En présentant le Programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour l’exercice 2023 au Parlement, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a annoncé la construction d’un complexe de stockage de 5000 tonnes de semences de maïs à Batchenga, zone située à soixantaine de km de Yaoundé.
« Au titre de la composante “agriculture”, des études techniques et architecturales ont été réalisées pour le projet de construction et d’équipement d’un complexe de stockage et de conditionnement de 5 000 tonnes de semences de maïs dans la localité de Batchenga », a-t-il déclaré. Mais il n’a pas donné plus d’information sur le projet encore moins sur son horizon de réalisation.
Dans une étude relative au positionnement stratégique de la filière fabrication des produits à base de céréales au Cameroun, le Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN) révèle que le pays exporte en moyenne, chaque année, une cargaison de 500 000 tonnes de maïs vers les pays de la zone Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad). Ces exportations, souligne l’étude, représentent 23% de la production nationale.
Paradoxalement, alors que le pays exporte une bonne partie de sa production vers les pays voisins, le Cameroun importe abondamment la même céréale, pour combler son déficit estimé à 200 000 tonnes (2,8 millions de tonnes produites en 2020 sur une demande estimée à 3 millions de tonnes par le ministère de l’Agriculture, NDLR) et satisfaire les besoins de consommation locale. Pour preuve, à en croire les données de la direction générale des douanes du ministère des Finances, au cours de l’année 2019, le pays a importé 60 000 tonnes de maïs en provenance d’Ukraine.